Luc Ferry remet ça. Un ancien ministre français a bel et bien été impliqué dans un scandale de pédophilie lors d’un séjour à Marrakech. Sans toujours désigner de nom, l’ancien responsable de la Jeunesse et de l’Éducation nationale n’a pas changé une seule «virgule» de ces anciennes déclarations lorsqu’il a été l'invité, le 5 octobre, de l'émission ''Médias le mag'' diffusée sur France 5.
Un peu bousculé par le présentateur Thomas Hugues, Ferry n’a pas rechigné. Au contraire, il est resté sûr de ses dires. «Ce que j’ai dit (à propos du ministre pédophile coincé à Marrakech) était vrai, donc arrêtez… Faites vous-même les investigations», lance-t-il au journaliste. Ce dernier lui demande si ses déclarations n'avaient pas changé son rapport aux médias. «C'est absurde. Evidemment pas. Je ne regrette rien, ce que j’ai dit était vrai, je ne retire pas une virgule… allez voir vous-même», a-t-il insisté.
Ferry a également rappelé que la veille de sa première sortie sur cette affaire, Le Figaro avait publié un papier avec comme titre "A Marrakech un ministre s'amuse" en évoquant une descente nocturne des policiers de la ville ocre dans une villa de la palmeraie où des Français sont surpris alors qu'ils «s'amusent» avec de jeunes garçons.
«L’affaire m’a été racontée par un premier ministre»
Il y a trois ans, lors de l’éclatement du scandale, Luc Ferry avait expliqué qu’il tenait ses informations des plus hautes autorités de l’Etat français, notamment du premier ministre. En réaction, le parquet de Paris avait diligenté une enquête afin de vérifier les fondements des révélations de Ferry. Ce dernier devait également subir une audition de la Brigade de protection des mineurs pour une vérification de ses allégations.
Pour sa part, l’association marocaine «Touche pas à mon enfant» qui lutte notamment contre le tourisme sexuel dans les villes comme Marrakech et Agadir avait porté plainte contre X. Quelques jours plus tard, 3 associations marocaines dont «Touche pas à mon enfant» avaient également porté plainte contre Luc Ferry, pour «non dénonciation de crime», ou pour «demander à la justice des éclaircissements sur toute personne ayant osé protéger l’auteur de cette affaire, si crime il y a eu». Elles demandaient au responsable de «révéler les identités des mis en causes et éventuels témoins».
Tout compte fait, depuis l’éclatement de l’affaire, quelques noms ont été vaguement cités, mais jusqu’à présent aucune autorité française n’a été mise en cause dans ce scandale.