Après avoir cogité sa réaction pendant quatre jours, la section tangéroise de l’AMDH rend publique sa position sur le meurtre de Charles Ndour. Pour l’ONG, l’assassinat du Sénégalais ne relève pas de l’acte raciste. En revanche, elle assure, dans un communiqué, que l’opération était planifiée et serait dû à «l’absence de sécurité» dans le quartier Al Irfane.
La section dans une opération de charme destinée à séduire les résidents de la banlieue de Boukhalef a salué leur «position positive» vis-à-vis des migrants. Une réaction, en somme toute logique sachant qu’au lendemain du drame, des habitants de plus en plus furieux contre la présence des Subsahariens, se sont plaints de certaines associations des droits de l’Homme qui soutiennent les «étrangers» contre «la population locale».
La section de l’AMDH a dit comprendre «la problématique de la convivance et l’intégration entre différentes cultures et traditions». Autant de «défis à relever en vue du rayonnement des valeurs humaines de solidarité entre les peuples et s’opposer à toute les formes de discriminations et de racisme».
Un gap sépare la section de l’AMDH de la réaction du bureau central
Contrairement à la position édulcorée de la section tangeroise de l’AMDH, les camarades de Ahmed El Haij à Rabat se sont montrés plus libres pour dire tout haut ce que les autres, pour des considérations strictement locales, étaient contraints de taire.
L’association déplore que, depuis août, Tanger connait des «attaques violentes et racistes», menées par des «dizaines de "baltajis" munis de toutes sortes d’armes blanches», contre des «migrants et migrantes». Des actes, précise le communiqué de l’AMDH, commis «sans l’intervention des forces de l’ordre à temps pour assurer une protection des migrants et détenir les "baltajis"».
Le bureau central de l’ONG appelle enfin à «cesser toute les formes de racisme, de discrimination et d’exclusion subies par les citoyens et les citoyennes originaires d'Afrique subsaharienne». L’AMDH conclut son texte en pointant du doigt la «responsabilité de l’Etat» dans la succession d’agressions contre les migrants.