La chaîne Laâyoune TV a diffusé, hier soir, une nouvelle vidéo de personnes se présentant comme des opposants à la direction du Polisario. L’enregistrement d'une durée de plus de deux minutes montre trois jeunes, le visage couvert, apparemment dans une chambre. L’un d’eux, lisant un message, affirme qu’ils sont les auteurs de l’incendie, survenu le 31 août, d’une construction appartenant à la police du camp d’ «Aousserd». Une opération, assure-t-il, qui est la deuxième du genre après celle menée, le 18 août, contre un tribunal se trouvant dans le même camp.
La publicité de ces opérations par une TV officielle bénéficie-t-elle au Maroc ?
Le groupe précise que les actes sont juste des «avertissements» adressés aux amis de Mohamed Abdelaziz afin qu’ils acceptent d’entamer un dialogue sérieux avec les représentants de la contestation à Tindouf. La suite de l’enregistrement, a été tournée dans la soirée. Au milieu de l’obscurité, quelque chose prenait feu. Une scène accompagnée par des cris de femmes.
Contrairement aux vidéos diffusées précédemment par la chaîne marocaine, le groupe ne s’est pas identifié comme faisant partie du Mouvement jeunes pour le changement, l’enseigne à l’origine de plusieurs messages de dissidents à la direction du Polisario. Par ailleurs, la diffusion de ces messages, de surcroît par une chaîne officielle, est-elle bénéfique au royaume dans son conflit avec le Polisario sur le Sahara occidental. Les scènes diffusées montrent principalement des actes de violence et non de résistance.
En agissant de la sorte, le Maroc n’accorderait-il pas une certaine légitimité à des opérations menées par de présumés opposants ? D’autant que jusqu’à présent, le Polisario n’a pas encore sévit contre les auteurs de ces enregistrements. Des sites proches de l’organisation de la jeunesse du Polisario s’interrogent même sur les raisons du laxisme du Front envers cette forme de dissidence cagoulée.
Le pire dans ce cas serait de répéter les mêmes erreurs ayant précédé les événements de Gdim Izik. Quelques mois avant le démantèlement du campement de fortune, les médias s’emballaient sur les arrivées de jeunes de Tindouf qui ralliaient la mère patrie. Par la suite, la situation avait malheureusement tournée en défaveur du Maroc.