Menu

Tribune

Maroc : Compétence versus réussite

Dans une stricte logique, la compétence doit conduire à la réussite dans ce qui est entrepris mais est-ce le cas sous tous les cieux ? Sous le nôtre, en ce moment, nous entendons pousser des cocoricos pour des Marocains qui réussissent… à l’étranger. Cela me pose problème. Est-ce que les Marocains de l’intérieur, dont aucun écho de réussite illustre ne nous parvient, sont moins intelligents et donc moins compétents ? C’est difficile à croire. Il faut assurément chercher la raison ailleurs.

Publié
L'ascenseur social en caricature / DR
Temps de lecture: 3'

Sans aller très loin, deux femmes d'origine marocaine se comptent parmi les membres du dernier gouvernement français et font couler beaucoup d’encre, ces derniers temps. L’une d’elle, Najat Vallaud-Belkacem, a même obtenu le troisième portefeuille dans l’ordre protocolaire. Pour ne parler que de cette dame et si l’on croit les médias, elle serait née dans un village du Rif et ne l’aurait quitté que pour suivre en France, à l’âge de 7 ans, son père, un travailleur émigré. Toujours selon ces supports, avant cela, la fillette s’occupait à garder les chèvres de sa famille. Elle aurait pu rester à les garder jusqu’à son mariage précoce comme le veut la tradition locale. Elle aurait ensuite donné naissance à des petits bergers et bergères.

Quelle est la raison de sa réussite, ailleurs que sous le ciel rifain ? Est-ce à cause d’une quelconque alchimie atmosphérique qui aurait contribué, en France, à faire jaillir des méandres du cerveau de la petite fille, une improbable intelligence. Aucune logique ne peut admettre ceci. Il vaut mieux regarder du côté de l’égalité des chances qui est une réalité dans ce pays. La petite fille a ainsi pu fréquenter l’école publique pour y recevoir un enseignement qui a structuré intelligemment son raisonnement et mis en évidence ses capacités intellectuelles. Grâce à son mérite et à un ascenseur social qui fonctionne, elle a pu intégrer une école prestigieuse. Après cela, le même ascenseur ne s’est pas bloqué entre deux étages et l’a conduit au summum de la société française. Et dire que cette personne qui a prouvé sa capacité à réussir n’aurait même pas eu, en tant qu’émigrée,  le droit de voter dans son pays d’origine!

Imaginez une seconde avec moi le sort de cette dame si elle était restée dans son pays et au cas où elle aurait eu la chance de quitter les chèvres pour fréquenter l’école publique marocaine et par une volonté de fer continué ses études jusqu’au niveau supérieur. Son cerveau aurait subi des dégâts irréparables tant notre enseignement n’est pas fait pour favoriser l’intelligence mais s’applique à inculquer, par la force du rabâchage, une somme de connaissances qui souvent viennent d’un autre  temps.

Plafond de verre marocain

Imaginez encore que malgré cela, l’ambition à exister sur le plan social l’aurait emporté chez cette femme. Elle aurait, malgré ses compétences, intégré un emploi avec beaucoup de difficulté parce que l’égalité des chances est indigente chez nous. Puis elle aurait essayé de faire valoir ses capacités et, c’est à ce moment précis, que commenceraient ses ennuis. Son énergie se consumerait à déjouer les intrigues qui s’organiseraient pour la dégouter de vouloir initier un quelconque travail structurant. On lui ferait rapidement comprendre que ce n’est pas ce qu’on attend d’elle. Cet état des choses serait aggravé par sa condition de femme. Elle aurait été obligée de mendier des bribes de responsabilité pour ensuite voir ses collègues hommes, de moindre compétence, venir la coiffer au poteau. Ceci malgré les quelques velléités actuelles de discrimination positive qui ont d’ailleurs du mal à s’ancrer et font pousser des cris d’orfraie au nom de la compétence qui, elle, ne rentre pas en compte dans la promotion des hommes.

Ce genre de situation n’empêche pas de dire que les femmes et les hommes compétents sont pléthore dans ce pays mais notre ascenseur social est en panne pour toute compétence, qu’elle soit masculine ou, à fortiori, féminine. Ces personnes ne peuvent exister qui s’ils intègrent un des réseaux qui verrouillent le pays. Ces réseaux gèrent la réussite sociale au compte-goutte et on ne peut les pénétrer qu’à travers le lien familial, politique ou économique. Pour ceux qui ne rentrent pas dans ces cadres mais gardent intact leur désir de réussite sociale, ils n’ont que deux choix possibles : aller s’épanouir sous des cieux plus cléments ou arriver à l’âge de la retraite perclus de rhumatismes et d’amertume de n’avoir pas pu donner le meilleur d’eux-mêmes.

Alors trêve de fanfaronnade quand la réussite de Marocain(e)s nous vient de l’étranger et posons-nous les vraies questions !

Tribune

Fatiha Daoudi
Juriste
 Juriste et militante activiste des droits humains ...
Faut-il virer les arabes ?
Auteur : MusulmanGéo
Date : le 14 septembre 2014 à 02h32
Que cherches tu Khlid Nadoree ? A virer les arabes ?
Avant de les virer, il faut les recenser ! A tu vu ce qu'à duré le comptage de seulement quelques milliers au Sahara ? 40 ans !
Et toi tu veux distinguer le berbère arabisé de l'arabe berbérisé ! Chapeau et bon courage.

On se verra d'ici 500 ans, peut être que tu aura fini le recensement
marocains exilé
Auteur : khlid nadoree
Date : le 04 septembre 2014 à 23h51
le peuple marocain est amazigh le rif comme ailleur, les enfants naissent et grandissent en parlant une langue qui leur été jusqua tres recement interdite a lecole au travail a ladmnistration, privé de leurs droit dans leurs propres terres les amazigh en general ont fuit le maroc depuis des decennies et ce sont leurs enfants qui montre clairement a Rabat a quel point sa politique (maquillé de religion) à l'egard du peuple marocains (pour quelques dollars des panarabistes du golf qui mise tout pour garder le maroc dans leurs tourbillon) est une pourriture qui bloque l'emancipation d'une nation dans son pays...la perte des potentiels ne s'arretera pas là et continuera on verra encore des prodijes marocains apparaitre ici et labas, et jespere vraiment, malgré la grosse perte pour mon pays que jadore, que Haddadi par exemple joue pour lespagne car le maroc et son systeme ne le merite pas.
L'ascenseur social existe
Auteur : HamzaEHA
Date : le 04 septembre 2014 à 10h40
En france, l'ascenseur social s'appelle travail, mérite, honnêteté, talent.

Ce sont les valeurs de base de n'importe quelle personne, celles que l'on obtient a la naissance, elles ne dépendent pas de l'origine sociale.

Au maroc, l'ascenseur social s'appelle piston, corruption, hypocrisie et malhonnêteté.

Ce sont des valeurs qui ne sont pas innées mais acquises avec l'école publique, la rue, la tradition.

Celui qui n'est pas dans le moule de l'ascenseur social marocain doit s'exiler bien sur, c'est pour cela que les gens de talents qui restent au pays sont ceux qui n'ont pas eu la chance de pouvoir le faire.

Les français l'ont bien compris, en offrant désormais des visa aux marocains qui ont un talent particulier, ainsi un chercheur, un élève surdoué, un spécialiste peut exercer son art ailleurs que chez nous.

Remédier a cela au maroc n'est pas possible sans volonté politique mais aussi sociale, le poids de la tradition, la pression sociale, la pression judiciaire et législative, la place de la religion réduisent le talent.

Le constat est amère, la réussite passe par l'exil. La réussite passe par un changement radical de mode de vie et de civilisation.

J'ai un ami qui a créé une société au Maroc, il a eu tellement de soucis entre les contraintes légales, sociales, les banques, les loueurs, mais aussi la police -pas l'officielle- qui posait des questions, les sociétés marocaines qui ne payait pas le travail alors qu'elle en étaient contente qu'il a fermé sa société pour la recréer en France, tout en vivant la moitié du temps au Maroc.

La différence ? Il est serein. Ce fils de paysan possède sa villa, sa voiture, ses parents ont un toit de pierre. Il a galerer trois ans au maroc sans pouvoir gagner un centime, il a réussi a devenir aisé en deux ans en faisant la même chose en france.

Comme il dit, au Maroc ton destin est écrit a la naissance, quand tu traverse la méditerranée, c'est toi qui écrit ton destin. Ça fait toute la différence.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com