La tension a repris à Boukhalef. Contrairement au calme de la matinée du samedi, l'après-midi a connu une marche des Subsahariens de la banlieue à destination de l'hôpital Mohammed VI où ils croyaient trouver le corps du Sénégalais Charles Ndour, égorgé quelques heures auparavant par un Marocain résident au quartier Al Irfane. Ils projetaient de reprendre la dépouille de la victime. Celle-ci était placée à la morgue relevant de l'hôpital Mohammed V au quartier Souk Labkar, nous confie une source à Tanger.
Sept blessés dans de nouveaux affrontements
Le déploiement massif de la sûreté autour des deux centres hospitaliers et des quartiers environnants a eu raison de l'avancée des Subsahariens. Sachant que dans un premier temps, une dizaine de marcheurs ont réussi à franchir les premiers barrages installés par les forces de l'ordre, avant d'être stoppés net au niveau du quartier Val Fleuri.
Ces nouveaux accrochages entre des éléments de la police et des Subsahariens en colère ont fait sept blessés dans les deux rangs. Les premiers usaient de leur matraques alors que les seconds ont jeté des pierres.
Deux Marocains seraient mis en cause dans le meurtre de Ndour
Ce soir un communiqué du procureur du roi près la cour d'appel de Tanger fait état de l'arrestation de personnes soupçonnées de l'assassinat du jeune ressortissant sénégalais, âgé de 26 ans. Le texte ne précise pas, pour autant, leur nombre et leurs identités. Une source à Tanger nous indique qu'il pourrait s'agir de deux Marocains, probablement l'auteur du meurtre de Ndour et celui qui aurait grièvement blessé un migrant camerounais.
Quant aux individus arrêtés lors des premiers heurts, survenus dans la nuit du vendredi au samedi, ils seraient tous Subsahariens. Il y a peu de chance qu'ils soient poursuivis par la justice. Ils devraient retrouver la liberté de leurs mouvements dans les heures qui viennent ou dans la matinée du lundi, ajoute la même source.