Le mois d'août enregistre trois décès dans les prisons marocaines. Nabil El Janati, détenu à Salé II et condamné à cinq ans pour son implication dans des affaires de terrorisme, a rendu l'âme ce mercredi, au CHU de Rabat après y avoir passé plus d'un mois et demi, indique un communiqué, parvenu à Yabiladi, de la Coordination conjointe de défense des détenus islamistes.
Une ONG islamiste brandi la thèse de la «négligence médicale»
Comme dans le cas de Mustapha Belkharraz, un ancien combattant sur le front syrien, mort le 6 août dans des circonstances non encore élucidées, l'ONG accuse ouvertement la Haute délégation de l'administration pénitentiaire de "négligence médicale", précisant que le défunt souffrait d'une maladie mentale.
Les derniers jours de la vie de Nabil El Janati se sont révélés très durs pour lui et sa famille, son état de santé s'est détérioré considérablement au point d'entrer dans un coma, affirme la même source.
La direction demande une somme importante en échange de la dépouille
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les proches de l’ex-détenu ont dû affronter le refus de la direction du CHU de Rabat de leur remettre la dépouille de Nabil, exigeant au préalable le règlement des frais de son hospitalisation, estimés à 4000 dh par nuit. Une somme importante, sachant que le défunt a passé plus d’un mois et demi à l’hôpital Avicenne. Vendredi, la famille d’El Janati a eu recours à la protestation devant la prison de Salé, contraignant un agent de l’autorité à intervenir. Une médiation qui a porté ses fruits.
Finalement, la direction du CHU de Rabat s’est contentée de demander 1000 dh, somme immédiatement acquittée par les proches du défunt. Une fois cet obstacle franchi, des considérations sécuritaires ont surgit, retardant au maximum, comme le souligne le communiqué de la Coordination conjointe de défense des détenus islamiste, l’enterrement pour qu’il ne coïncide ni avec la grande prière du vendredi ni avec celle d’Al Asr.
Le décès du salafiste Nabil El Janati intervient d’une part une semaine, jour pour jour, après celui de Mustapha El Meziani à la prison de Fès, l’étudiant d’extrême gauche qui a observé 72 jours de grève de faim et d’autre part deux semaines après celui d’un autre détenu islamiste, Mustapha Belkharraz.