En matière d’exportations, le Maroc n’innove pas assez. C’est ce qui ressort de l’analyse microéconomique de l’évolution et des déterminants des exportations marocaines sur la période 1998 – 2000 fraichement publiée par la direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l'Economie et des Finances.
86 produits (sur 2948) exportés vers 20 pays (sur 175) couvrent 80% de la valeur des exportations en 2012
Il est vrai que la DEPF note une amélioration dans la diversification des marchés au cours de ces 14 dernières années, quand celle des produits s’est plutôt détériorée. Globalement le Maroc a exporté 2 429 produits vers 141 marchés en 1998 contre 2 948 produits vers 175 pays en 2012. Cependant seuls 86 produits acheminés vers 9 pays, couvraient 80% de la valeur globale des exportations en 1998. Cette même valeur des exportations portait sur 86 produits exportés vers 20 pays quatorze ans plus tard.
Et si le royaume a pu diversifier ses marchés à l’export, ce n’est pas à ce facteur qu’il doit la croissance des exportations observées toutes ces années. Celle-ci, explique le rapport, a essentiellement été soutenue par l’intensification des ventes des produits déjà existants sur les marchés d’exportations déjà explorés, ainsi que par l’acheminement vers les marchés déjà explorés de produits existants mais n’ayant jamais fait l’objet d’exportation. En d’autres termes, les professionnels marocains n’ont pas su explorer de nouvelles niches ou imposer de nouveaux produits sur leurs marchés d’exportations. Pourtant il s’agit là, selon la DEPF, d’un impératif qui devrait dégager des «gains substantiels».
Lancer de nouveaux produits, cibler de nouveaux marchés, les impératifs
Ainsi, les analystes du ministère des Finances recommandent aux exportateurs marocains de renforcer leur «capacité d’innovation» en lançant de nouveaux produits et en ciblant de nouveaux marchés. Outre cela, les professionnels marocains accompagnés par l’Etat devraient parvenir à augmenter le taux de survie des nouveaux entrants sur le marché d’exportation.
Il faut dire qu’aujourd’hui le Maroc tente de faire des efforts dans ce sens. Mais au regard des opportunités que veulent saisir les opérateurs marocains notamment en Russie suite à l’embargo émis sur les produits de l’UE, force est de constater que les produits potentiellement exploitables (tomate, clémentine, …) sont quasiment les mêmes déjà exportés sur ce marché. Il s’agira donc plus de renforcer une offre déjà existante, plutôt que de proposer de nouveaux produits. Mais pour la DEPF, l’innovation reste l’une des clés pour un essor équilibré des ventes marocaines à l’étranger.