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Grand Angle

Effondrement des immeubles de Casablanca : La justice va inculper des morts

Plus de deux semaines après le drame du quartier Bourgogne de Casablanca qui a fait 23 morts, il semblerait que les investigations soient terminées. Après l’interpellation de cinq personnes puis l’audition de plusieurs responsables locaux, l’enquête est partie pour se conclure sur l’inculpation d’anciens responsables… décédés.

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L’enquête menée sur l’effondrement des trois immeubles du quartier Bourgogne à Casablanca serait close. C’est du moins ce qu’avance l’édition du jour du quotidien Al Massae. La publication arabophone affirme également que le juge d’instruction a auditionné le caïd de l’arrondissement de Bourgogne.

Le nom de ce dernier avait été, faut-il le rappeler, cité, à maintes reprises, lors de l’interrogatoire d’un moqaddam du quartier. Cet auxiliaire du ministère de l’Intérieur figurait parmi la liste des premiers interpellés par la justice le 16 juillet dernier. De son côté l’actuel caïd aurait, selon le journal, renvoyé la balle dans le camp d’ex-responsables mais dont la majorité n’est déjà plus de ce monde.

Badou rejette la responsabilité sur l’Agence urbaine

Un responsable de l’agence urbaine est également passé par le bureau du magistrat chargé de ce dossier. En revanche, le chef du Cercle d’Anfa n’a pas eu à subir les conséquences d’un tel déplacement. Le juge s’est simplement contenté de lui demander de rédiger un rapport sur l’incident. Selon le quotidien Al Massae, l’enquête se serait conclue sur l’inculpation d’anciens élus de la commune d’Anfa et d’ex cadres de l’Agence urbaine ayant occupé des postes de responsabilité durant les quinze dernières années.  

La semaine dernière, la présidente de la commune d’Anfa, la députée Yasmina Badou, avait comparu devant le même juge. Le journal Al Massae ajoute que l’ancienne ministre de la Santé se serait bien défendue. Cette dernière a nié toute implication en mettant la responsabilité du drame sur le dos de l’Agence urbaine de Casablanca.

Cet axe de défense est totalement conforme aux déclarations de Mme Badou avait faites bien avant son audition  à un support proche de l’Istiqlal. L’ancienne ministre affirmait en effet que les autorisations des maisons dépassant les onze mètres de hauteur sont du ressort exclusif des services de l’Agence urbaine qui, exceptionnellement à Casablanca, est sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et non sous celle de l’Habitat comme c’est le cas dans les autres villes du pays.

Y-aura-t-il un procès ?

Les propos de Yasmina Badou sont, quasiment, sur la même longueur d’onde que ceux du ministre de l’Habitat. Nabil Benabdelladh avait en effet tenu à préciser devant la Chambre des conseillers, que son département n’accorde même pas les autorisations de construction à Casablanca.

L’enquête terminée ne signifie pas automatiquement l’ouverture d’un procès devant les tribunaux. Une issue que redoutent certains responsables à Casablanca, notamment au sein de l’Agence urbaine.

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