Après le quartier de Chajia à l’est de Gaza, c’est au tour du quartier de Khouzaa à l’est de Khan Younes de se faire attaquer sauvagement avec des tirs de roquettes, des avions et des snipers au-dessus des toits. Selon les témoignages, la population fuit comme elle peut. Les Palestiniens sont en colère mais restent solidaires et patients.
Après une réunion ce matin avec les médecins, mon collègue Abou Arab devrait se rendre à l’hôpital al Aqsa qui a été bombardé il y a quelques jours et pour ma part, à l’hôpital Nasser à Khan Younes. J’ai un ami anesthésiste qui y travaille actuellement et d’autres du Croissant Rouge palestinien. Des amis dont j’ai eu l’occasion de faire connaissance lors des dernières agressions sur Gaza. Les conditions de voyage même en ambulance sont difficiles. Alors, je compte attendre jusqu’à demain inchallah pour faire le déplacement.
Opérations de sauvetages sont très compliquées
Les témoignages des secouristes et des personnes qui ont fuit les massacres vers des endroits plus cléments sont très durs. Il reste clairement des cadavres sous les débris des maisons qui ont été détruites. Même si la Croix Rouge essaie d’organiser des trêves pour évacuer les patients et les victimes, cette solution n’est pas évidente. Et pour cause, il faut des pelleteuses afin de pouvoir faciliter l’accès au quartier de Khouzaa. Or, c’est impossible d’assurer cette opération de sauvetage à cause des attaques et des tirs de l’armée sioniste.
J’aimerai bien entendre Bernard Kouchner, le fondateur de la machine Médecins Sans Frontières et ses couloirs humanitaires ou encore ses droits et devoirs d’ingérence. Que des fumisteries qui servent les puissances dominantes au nom de l’altruisme et de l’humanisme. Ce n’était, hélas, que de l’escroquerie humanitaire dans laquelle nous sommes tous tombés étant plus jeunes et naïfs. La mise à l’épreuve permet certainement un éveil des consciences, pourvu que celles-ci reste éveillées et libres.
Représentants des Marocains, des Maghrébins à Gaza
Je suis devenu par la force des événements le représentant des Marocains, voire des Maghrébins, dans cette sinistre guerre asymétrique. J’ai reçu un nombre impressionnant de demandes d’ajout sur mon compte Facebook que j’accepte bien évidemment parce que ce désir de connexion émane de coeurs sensibles et de personnes blessées et préoccupées par le sort des Palestiniens, en premier lieu à Gaza. Merci pour votre soutien et vos messages de soutien.
Quant aux Palestiniens, médecins ou non, ils m’accueillent avec chaleur et bonté. Ils regrettent souvent de ne pas pouvoir m’inviter comme ils auraient pu le souhaiter. Certes, la guerre est douloureuse mais elle fait sortir le meilleur ou le pire d’eux même. A Gaza, il y a tellement de bons sentiments que le poids de ce que nous sommes entrain de vivre devient supportable.