C’est à une large majorité que le texte interdisant le port du voile intégral dans les lieux publics, a été adopté par l’Assemblée nationale française ce mardi : 335 voix contre une seule. Selon l’AFP, l’ensemble des élus de la majorité de droite auraient voté pour, tout comme les radicaux de Gauche, souligne la chaine française LCI. L’opposition (socialistes, communistes, verts) a pour sa part, boudé le vote, dénonçant la manipulation de ce sujet à des fins «électoralistes».
Le texte en question prévoit l’interdiction de toute tenue destinée à dissimuler le visage de la personne qui la porte dans les espaces publics, que ce soit dans la rue, les administrations, les commerces… Les femmes ne se conformant pas à cette exigence risquent une amende de 150 euros, et/ou un «stage de citoyenneté sur le rappel des valeurs républicaines», rapporte encore LCI, qui précise que les forces de l’ordre ne peuvent contraindre une femme à retirer son niqab, mais peuvent la retenir 4 heures au maximum, au cas où celle-ci refuse de se soumettre à un contrôle d’identité.
Le texte consacre aussi la création du délit de «dissimulation forcée du visage», et prévoit des amendes de 30 000 euros assorties d’une peine d’un an de prison contre toute personne qui obligerait une femme à porter le niqab. Ces peines peuvent doubler si la femme est mineure.
Craint au sein de la communauté musulmane de France, la plus importante en Europe (5 à 6 millions de personnes), le texte s’exposerait, selon l’AFP, aux critiques de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), et d’Amnesty International pour qui l’on peut librement mener sa vie selon ses convictions religieuses, «dès lors que cela ne porte atteinte à autrui». Même son de cloche du côté du Conseil français du culte musulman qui dénonce une «stigmatisation de l’islam».
Toujours est-il que, selon l’AFP, le gouvernement français envisagerait maintenant de faire passer le texte au Sénat sans le modifier, histoire de le rendre rapidement applicable. Suite de l’affaire en septembre prochain, où le texte sera examiné à la chambre haute du parlement français.