Nul n'ignore que le Maroc est une plaque tournante du commerce de hachisch, même si les médias espagnols nous le rappellent davantage que les Français ou les Marocains. Moins connu que cela : le trafic de jet-skis. Et pourtant, le Maroc serait, depuis plusieurs années une destination majeure de jet-skis volés – qui rapportent gros aux trafiquants.
Le quotidien Midi Libre avait informé sur ce dossier en fin janvier 2010. L'enquête policière avait suivi la piste du crime organisé depuis 2009, dévoilant petit à petit un réseau franco-marocain très bien structuré. Comme l'explique Midi Libre, «certains s'occupaient de repérer, sur internet, les annonces des particuliers désireux de vendre leur engin puis procédaient au vol ; d'autres étaient payés pour convoyer ces engins des mers vers le Maroc, via l'Espagne, à 1 000 € le voyage ; les chefs, enfin, les maquillaient, fabriquaient des fausses factures d'achat et les mettaient à la location dans les stations balnéaires d'Essaouira ou d'Agadir».
Début juillet, la brigade de recherches, dans le cadre d'un commission rogatoire internationale (CRI) et en coopération avec la police judiciaire marocaine, a pu capter le numéro 2 du réseau, un Franco-Marocain d'une trentaine d'années. Arrêté au bord d'un lac près de Marrakech, il a été placé en détention provisoire. Une procédure d'extradition est entamée pour le juger en France en même temps que les autres protagonistes sur réseau. A l'exception notable de la tête du réseau, toujours introuvable selon le quotidien, qui évoque néanmoins une «collaboration franco-marocaine très efficace». Presque aussi efficace que le réseau lui-même...
Autre sujet d'actualité cette semaine, repris par le site magharebia.com : l'image de la femme dans les médias marocains. Le ministère marocain de la communication avait lancé il y a peu une étude sur ce sujet, et les résultats, présentés le 30 juin, ne sont pas très positifs à l'égard de notre métier.
Un premier vecteur important d'images, la publicité, dépeindrait la femme le plus souvent comme peu qualifiée et soumise à son mari, selon les femmes interrogées pour l'étude. Dans les fictions, une autre image ferait son entrée : la femme manipulatrice ou écervelée, mais aux mœurs légères, somme toute 'non respectable'. Par opposition, dans l'actualité telle qu'elle est véhiculée, des femmes éduquées, élégantes, expérimentées, indépendantes et responsables sont présentées. Un véritable contraste.
Alors quid de l'image des femmes dans les différents médias? Domination masculine, légèreté de mœurs, ou alors la femme indépendante? Chaque média suit ses propres logiques, cela est clair. Mais si on devait avoir un objectif commun, une image de la femme marocaine qui s'approche le mieux de la réalité du plus grand nombre, il faudrait présenter des femmes conciliant différentes fonctions dans leurs vies professionnelle, familiale et personnelle. C'est ce qu'estiment les participantes à l'étude : il manque un image plus diversifiée des femmes, qui ne correspondrait pas à des clichés préexistants. Encore faut-il que les médias, et surtout la télévision, jouent le jeu pour faire avancer les choses.
Un autre jeu, le foot, peut aussi faire avancer les choses. Un bilan global de la Coupe du monde en Afrique du Sud reste à faire pour savoir en quoi l'évènement a pu être bénéfique ou maléfique pour le pays. Mais déjà, un autre espoir s'ouvrait à l'horizon, en rapport avec le foot. Des rumeurs circulaient que pour la Coupe du Monde de 2026, la Maroc et l'Algérie allaient déposer une candidature commune. Rumeur si elle s'avérait vrai, allait avoir des conséquences politiques énormes! Mais le ministre de la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat, a vite démenti cette semaine. «Le Maroc est capable d’organiser à lui seul la Coupe du monde. On est capables de le faire vu les moyens que nous possédons. Nous n’organiserons pas la Coupe du monde conjointement avec l’Algérie, malgré les excellentes relations entre les deux pays et surtout fraternelles», a-t-il expliqué.
Ces relations sont tout de même en train d'évoluer. Si le foot n'est pas encore un champ commun, les diasporas des pays maghrébins deviendraient un sujet sur lequel un besoin de s'échanger se fait de plus en plus clair. Ainsi, cette semaine, le premier ministre marocain, Abbas El Fassi a reçu, les ministres maghrébins de l'emploi. Le Conseil ministériel maghrébin de la Formation, de l'Emploi, des Affaires sociales et de la communauté maghrébine établie à l'étranger siégeait à Rabat. Des sujets très concrets ont fait partie de l'ordre du jour : les retraites ou le régime de sécurité sociale à appliquer à la diaspora, accords entre le pays de résidence et celui d'origine. Voilà des sujets sur lesquels les besoins de coopération sont tellement évident qu'ils peuvent éventuellement aboutir – et c'est l'objectif affiché – de donner une véritable dynamique à l'Union du Maghreb Arabe (UMA). Un dynamique qui effacerait enfin des conflits entre les pays du Maghreb qui, au sein de la diaspora, n'ont jamais été vraiment importants...