Le roi Felipe VI ne repartira pas du Maroc les mains vides. Dès lundi, la presse ibérique parlait avec certitude de la prochaine ratification de Mohammed VI du protocole de pêche conclu entre Rabat et l’Union européenne, comme l'a signalé le quotidien El Mundo, citant des sources au palais de la Zarzuela.
Celles-ci avancent que le souverain aurait affirmé à son invité, au cours de discussions d'une durée d'une bonne trentaine de minutes, tenues dans l’après-midi de lundi au Palais royal de Rabat, que le retour des chalutiers espagnols dans les eaux atlantiques du royaume chérifien serait imminent. Voilà plus de de sept mois que les armateurs du voisin du nord attendent avec impatience une telle autorisation de la part de Mohammed VI.
Le Maroc assoit la popularité de Felipe VI auprès de partisans de droite
Assurément, cette annonce participe au renforcement de la popularité du successeur de Juan Carlos au trône. Il en a grandement besoin en ce début de règne, en vue de récupérer la confiance d’une partie de la population en Espagne. Notamment celle qui vote traditionnellement, lors des différentes consultations, pour des formations de droite (le PP ou des partis régionalistes) comme c’est le cas des pêcheurs de l’Andalousie, la Galicie et les Iles Canaries.
C’est auprès de cette catégorie que l’intervention de Felipe VI sera le plus fortement appréciée. D’autant que les tentatives du gouvernement Rajoy visant à convaincre la partie marocaine de la nécessité d’une telle décision, se sont révélées vaines. Le geste du roi Mohammed VI offrira, ainsi, aux défenseurs de la monarchie de nouveaux arguments face à la montée des républicains, de plus en plus nombreux depuis l’abdication de Juan Carlos.
Sur son blog, Cembrero évoque une vieille information
Outre la ratification de l’accord de pêche, Ignacio Cembrero, l’ancien journaliste d’El Pais, maintenant chez El Mundo, a dépoussiéré une vieille information datant de plus de deux mois en vue de la présenter comme un autre cadeau de Mohammed VI à Felipe VI.
Il s’agit de la construction d’une barrière armée de lames pour protéger Melilla des assauts des Subsahariens. Pour mémoire, sur Yabiladi nous avions réservé, au début du mois de mai, un papier à ce sujet. C’était bien avant que Juan Carlos ne soit contraint à renoncer au trône au profit de son fils, juste une semaine après le net recul du PP et du PSOE aux élections européennes du 25 mai, par rapport aux résultats de 2009. Sur les 54 sièges concédés à l’Espagne au parlement européen, les deux grands parties ne détiennent, désormais, que 30, 16 pour le PP et 14 pour le PSOE, contre 47 cinq années auparavant.