La fondation «Nous Catalans» – appartenant au parti au pouvoir (CDC) - organise actuellement des rencontres avec les immigrants de différentes nationalités pour vanter les privilèges d’une Catalogne indépendante, rapporte La Razon. Ainsi, cinq équipes ont été déployées et à chacune d’elles est affectée une communauté d’immigrés : les Latinos, les Européens, les Asiatiques, les Africains subsahariens et les Marocains.
«Si vous nous soutenez, nous ferons constuire une mosquée» à Barcelone
Etant donné que de nombreux immigrés résidant dans la région ne s’expriment pas en catalan, la fondation est allée jusqu’à traduire son message en langues étrangères. Le but étant de se faire comprendre au mieux et obtenir le «oui» d’un maximum de personnes au référendum sur l’indépendance de la Catalogne, que les indépendantistes entendent organiser le 9 novembre prochain.
L’autre cible de la grande sensibilisation, la communauté musulmane catalane. Avec 100 212 personnes ayant le droit de vote sur 465 142 musulmans - selon une enquête démographique réalisée en 2013 – l’adhésion de cette communauté au référendum est une aubaine que les indépendantistes ne veulent en aucun cas louper. Alors, les promesses vont bon train. «Si vous nous soutenez, nous ferons construire une mosquée» à Barcelone. C’est le genre d’engagement que prend actuellement la coalition gouvernementale (CiU) d’Artur Mas.
Mauvais souvenirs
La chose pourrait être très alléchante pour les musulmans de la capitale catalane qui luttent depuis de nombreuses années pour avoir une mosquée digne de ce nom. En effet comme l’a souligné le président de la Fédération musulmane de Catalogne et le directeur de la Maison du livre arabe, Mowafak Kanfach, Barcelone est la seule grande ville d’Espagne qui ne dispose pas d’une mosquée.
Cependant, ce n’est pas la première fois que les indépendantistes promettent une mosquée aux musulmans en échange d’un soutien aux urnes. En 2004 déjà, «nous les avons soutenus, mais ils nous ont dit qu’avec les attentats de Madrid ce n’était pas le moment de construire une mosquée et qu’il fallait attendre. Ils nous ont bercé d’illusions. Et aujourd’hui encore, nous devons prier dans des conditions déplorables», regrette M. Kanfach.
La mobilisation de la population est actuellement l’une des dernières cartes que les indépendantistes peuvent jouer pour multiplier les chances de la tenue d’un référendum. Surtout que les députés espagnols et le chef du gouvernement – Mariano Rajoy - en personne ne cessent de s’y opposer. Reste à savoir si Artur Mas et ses équipes arriveront à convaincre les immigrés et les musulmans.