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Grand Angle

Déclaré insolvable en Espagne, il faisait des gros investissements au Maroc

L’homme d’affaires espagnol Gerardo Diaz Ferran n’aura pas pu dissimuler ses dérives plus longtemps. Bien que déclaré insolvable dans son pays en 2010, il investissait discrètement une partie de son patrimoine au Maroc, tout en dissimulant son identité. L’un de ses plus gros investissements était même fait via une convention avec l’Etat chérifien. Détails.

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Gerardo Diaz Ferran lors de son procès en 2013.
Temps de lecture: 3'

De nouvelles découvertes vont davantage enfoncer l’homme d’affaires espagnol Gerardo Diaz Ferran. En effet, un nouveau rapport de police révèle qu’il a poursuivi de gros investissements au Maroc, alors qu’en plein démêlés de justice en Espagne il avait été déclaré insolvable, rapporte le journal économique ABC.

L’homme est très connu dans le milieu des affaires en Espagne puisqu’il a présidé pendant trois ans la Confédération espagnole des organisations d’affaires (CEOE) et qu’il était le fondateur de Marsans, un grand groupe de voyage liquidé en juin 2010 après 25 ans d’activité.

Engagé dans un vaste projet touristique à Safi

C’est d’ailleurs cette affaire qui le met au cœur de la justice espagnole. En novembre 2010, le juge déclare sa faillite personnelle. Mais, les investigations qui s’en suivent mettent en lumière plusieurs irrégularités dans le processus de liquidation du groupe Marsans. C’est ainsi qu’en décembre 2012, il est arrêté et soupçonné d'avoir occulté une partie de son patrimoine pour éviter d’éponger les dettes réclamées par les créanciers de la société. L’ouverture d’une enquête pour détournement de fonds et blanchiment donne lieu à sa condamnation, en juin 2013, à verser la somme de 400 millions d’euros à plus de 11 000 créanciers.

Les documents fraichement saisis par la police espagnole montrent que Gerardo Diaz Ferran avait investi sa fortune cachée, entre autres, dans le projet de construction du complexe hôtelier de luxe Urbagolf près de la station balnéaire Souiria Lakdima, à 30 km de Safi.

Pour rappel, ce projet a été lancé en 2008 via une convention entre l’Etat marocain et un consortium espagnol secrètement piloté par Gerardo Diaz Ferran, le projet devrait être réalisé en 9 ans. Les autorités de la région en attendaient beaucoup, d’autant plus qu’il devait booster le tourisme tout en permettant la création de 2.000 emplois directs et permanents. Alors qu’en janvier 2009 les études préliminaires étaient déjà finalisées, le projet trainera à avancer au point d’être mis en stand-by par la suite.

220 000 euros de chèques au porteur détournés à Casablanca

Pour investir au Maroc, l’homme avait visiblement mûrement réfléchit. Conscient des réalités de sa société en Espagne, Diaz Ferran avait pris le soin de ne faire apparaitre son nom nulle part. D’autres hommes d’affaires, dont certains anciens collaborateurs, étaient mis en avant.

La somme totale investie est toujours inconnue, mais l’investissement initial était de 18 millions d’euros, selon les documents détenus par la police. L’homme d’affaire finançait en émettant des chèques. Le transfert se faisait via la chaine hôtelière du groupe Marsans et étaient adressés à un entrepreneur d’origine libanaise. Tout cela pour que ses transactions passent inaperçues aux yeux de ses créanciers.

Dans le cadre de ses investissements au Maroc, Diaz Ferran a reçu trois chèques de 100 000 dollars les 7 juin, 2 août et 29 octobre 2012, soit un mois avant son arrestation. Selon les documents saisis par la police, ses partenaires ont déposé le dernier talon, le 10 décembre 2012, dans une agence Attijariwafa Bank à Casablanca. C’est donc en fait 300 000 dollars (220 000 euros) reçus en l’espace de quatre mois. L’un des partenaires en question qui est aussi un ancien responsable de Marsans, a reconnu les faits devant la police en mars dernier. D’après lui, le projet touristique de Safi aurait été abandonné.

L’arrêt du projet Urbagolf avait toujours été attribué à la crise

Il faut dire en effet, le projet est tombé aux oubliettes au Maroc. Depuis 2011, la presse n’en parle quasiment plus et l’Etat n’est plus revenu dessus depuis. Jusqu’à lors, le stand-by observé avait toujours été attribué à la crise espagnole, mais les informations actuellement détenues par la police espagnole montrent bien que les vrais raisons sont ailleurs. Car en réalité, ce sont les démêlés de justice de l’homme d’affaires en Espagne qui l’ont empêché de pouvoir continuer ses affaires au Maroc.

Autrement dit
Auteur : Kamarr
Date : le 07 juillet 2014 à 20h08
Les espagnoles ont joué à fond leur protectionnisme économique habituel pour empêcher un citoyen entrepreneur de réinvestir son patrimoine au Maroc.

On se demande si l'état marocain applique des mesures similaires pour protéger le patrimoine halieutique, et les terres agricoles, dont le bénéficiaire principal est l'économie espagnole.
Sauver les meubles
Auteur : Hamza
Date : le 07 juillet 2014 à 19h51
Cet entrepreneur espagnol s’est réfugié au Maroc pour sauver ce qu'il pouvait de son patrimoine dans une Espagne en état de banqueroute.
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