Aucun pays africain ne figure dans le top 20 du World Investment Report 2014 récemment publié par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCD). Sans surprise, les Etats-Unis sont les premiers investisseurs étrangers dans le monde avec 188 milliards de dollars en 2013, suivis de la Chine qui a investi 124 milliards de dollars.
Sur le continent en revanche, le Maroc se fait une place parmi les meilleurs récepteurs d’IDE. Avec en effet ses 3,4 milliards de dollars en 2013 – en hausse de 23,09% par rapport à l’année précédente – le royaume chérifien fait partie des pays africains qui attirent le plus les investissements étrangers aux côtés notamment du Nigéria, de l’Egypte et du Soudan.
Le rapport sur l’investissement dans le monde note également que les bonnes performances du Maroc, du Soudan (3,09 milliards de dollars) et de l’Egypte (5,6 milliards de dollars) ont permis de limiter la casse en Afrique du Nord, qui a vu ses IDE entrants chuté de 7% à 15,5 milliards de dollars en 2013. Et malgré l’instabilité socio-politique de certains pays de cette zone «les investisseurs étrangers semblent prêts à revenir dans la région», indique le rapport. Leur objectif : saisir les différentes opportunités, surtout au moment où des pays comme le Maroc continue de mettre l’accent sur le développement des IDE et ceux comme l’Algérie et la Tunisie tentent de réformer leurs modèles économiques.
Encore loin d’être un grand investisseur étranger
Le World Investment report confirme ainsi la «solide croissance» des IDE au Maroc l’an dernier. Mais si le royaume chérifien est l’un des meilleurs récepteurs d’IDE en Afrique, il a encore du mal à trôner parmi les meilleurs investisseurs étrangers sur le continent.
En effet, les IDE sortants du Maroc ne se sont établis qu’entre 0,1 et 0,4 milliards de dollars en 2013, soit dans la même tranche que des pays comme la Mauritanie et le Congo. Par contre l’an dernier, l’Afrique du Sud a investi plus de 3 milliards de dollars à l’étranger, tandis que les IDE sortants du Nigéria ont atteint entre 1 et 1,9 milliards de dollars. C’est dire que malgré la politique déployée par le Maroc en Afrique subsaharienne francophone, le pays doit encore redoubler d’efforts pour espérer trôner parmi les grands investisseurs étrangers sur le continent. Actuellement, certains grands groupes bancaires, pionniers de l’investissement marocain au Sud du Sahara préparent leur stratégie d’attaque des marchés anglo-saxons pour élargir leur champ d’influence. Sans parler des investissements immobiliers via le groupe Addoha qui se sont récemment multipliés en Afrique de l’Ouest et centrale. Reste à espérer que les choses aillent de l’avant, afin que le Maroc conçoive un certain équilibre entre ses IDE entrants et sortants.