Des familles, réunies au sein d’un collectif, demandent un feu vert aux autorités pour que les jihadistes en attente à la frontière turco-syrienne retournent au Maroc. Dans un communiqué, elles demandent qu’une fois au royaume, leurs proches ne fassent pas l’objet d’interrogatoires, arrestations et condamnations à des peines d’emprisonnement. Actuellement, tous les combattants qui rentrent directement du front syrien subissent le même sort.
«Nos enfants n’ont pas porté atteinte à la sécurité du Maroc»
C’est la deuxième sortie médiatique de ce collectif, après celle du 11 juin. Dans les deux cas, le message est le même : éviter la prison à leurs enfants. Les familles, dans leur plaidoirie, ont précisé que les combattants marocains «n’ont pas porté atteinte à la sécurité du Maroc». Elles ajoutent qu'en prenant la destination de la Syrie ils «étaient animés par le souci de venir en aide aux frères en Syrie» et du coup «leurs retour ne constituerait guère une menace pour le pays».
Le collectif conclut son message par affirmer que les jihadistes sont d’abord des Marocains, assurant au passage qu’ils ne commettront pas d’actes terroristes sur le territoire national. Les arguments des familles sont quasiment identiques à ceux de la lettre d’un groupe composé d’une trentaine d’ex-combattants marocains en Syrie, actuellement incarcérés à la prison de Salé 1.
Le communiqué des familles est-il toujours d’actualité ?
L’offensive menée par les membres de l'organisation l’Etat islamique en Irak et au Levant contre les troupes du premier ministre chiite, Nouri Al Maliki, a montré la forte participation, à différents niveaux, de jihadistes marocains dans ce nouveau front initié par l’antenne d’Al Qaida. On retrouve ainsi des hommes de troupe, des bombes humaines ou à un plus haut niveau des dirigeants.
Ce point entame sérieusement la position des jihadistes marocains qui attendraient aux frontières turco-syriennes une autorisation des autorités marocaines pour retourner au pays. Si l'argument des familles aurait pu être valable il y deux mois, il n’est plus d’actualité à cause justement de la guerre d’EIIL en Irak.