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Paris : Hajar, une lycéenne marocaine apprend son expulsion pendant son bac

Après l’affaire Léonarda et Khatchik, un autre cas d’expulsion pourrait concerner une lycéenne marocaine. Hajar, élève de 19 ans au Lycée Racine de Paris, a reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous 30 jours en pleine préparation du Bac. Remontés contre cette décision, ses camarades ont lancé une pétition pour qu’elle puisse poursuivre son rêve.

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L’histoire de Hajar a des similitudes avec l’affaire Léonarda et Khatchik, deux lycéens kosovar et arménien expulsés de France. Mais pour la malheureuse lycéenne marocaine, l’affaire est arrivée au pire moment. Quatre jours avant de passer son examen du Baccalauréat, cette élève de 19 ans, au lycée Racine de Paris a reçu par courrier officiel une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) avant le 11 juillet. Selon L’Express, la jeune fille vit en France depuis l’année 2006, lorsqu’elle avait 11 ans. Elle est venue rejoindre son père qui y vit depuis 1962 et qui possède une carte de résident, ajoute la même source.

Conformément à la loi française, jusqu’à l’âge majeur (18 ans), Hajar ne pouvait pas être expulsée. Mais entre 2009 et 2010, elle se rend au Maroc pour voir sa mère malade. De retour sur le territoire français, elle reprend ses études alors qu’elle avait 15 ans. Quelques années après, en janvier 2013, la lycéenne dépose un dossier pour demander un titre de séjour. En juillet de la même année, elle sera convoquée à la préfecture. En temps normal, elle devrait recevoir une notification de la préfecture avant le 9 novembre suivant. Mais lorsque cette dernière reste plus de quatre mois sans répondre à la demande, cela signifie implicitement un rejet.

Une élève «brillante» perturbée par cette décision

Hajar est aujourd’hui déboussolée. Après avoir passé les épreuves de Philosophie, le 16 juin, elle se rend au tribunal administratif de Paris. Son avocate, Me Scalbert, semble ne pas comprendre l’expulsion de la jeune fille vu son niveau d’étude et son intégration dans le système scolaire français. «C’est une élève brillante, ses professeurs font des commentaires élogieux», confie-t-elle. Au sujet de son examen, la lycéenne pense qu’elle est passée à côté à cause de tout ce qu’elle a traversé. «Je pense l'avoir totalement raté, j'étais vraiment perturbée», explique-t-elle.

Une pétition et une page Facebook pour défendre sa cause

Mais tout n’est pas pour autant perdu. Elle bénéficie du soutien de certains de ses camarades qui ont lancé une pétition pour dénoncer l’affaire. Celle-ci a reçu plus de 700 signatures. «Il faut arrêter d'expulser des élèves ayant vécu la majorité de leur vie en France. Certes, d'après la loi, ils ne sont pas français, mais toute leur vie est ici. Vu qu'ils ont le sentiment de l'être, pourquoi est-ce qu'ils ne le deviennent pas ?», peut-t-on lire sur le texte accompagnant la pétition.

Sur Facebook, une page a été créée pour dénoncer l’expulsion de Hajar. «…ces jeunes ont une envie farouche de réussir et s'illustrent par le sérieux à l'ouvrage, et ne posent pas de problème de sécurité dans les quartiers…», s’insurge Bernard Rossi, qui milite pour que la Marocaine reste et réussisse une «vie professionnelle». «Je ne comprends pas qu'on puisse expulser une étudiante qui est sur le palier de l’université. C'est scandaleux !!!», peste Sadia Lafon. Pour Ayoub Labénarde, «c’est con de procéder comme ça !».

Le rêve de Hajar sur le point d’être brisé !

Si elle peut compter sur le soutien de ses camarades, professeurs et de son conseiller principal d’éducation, Hajar devra pourtant attendre la décision du tribunal administratif de Paris qui sera prononcée ce jeudi 26 juin. Pour pouvoir encore séjourner en France, il lui faut «une carte de séjour temporaire avec la mention vie privée et familiale», explique son avocate. Cette carte, d'une validité d'un an, est renouvelable automatiquement en général.

La jeune fille a en tout cas des objectifs clairs. «Après ma terminale, je souhaite faire médecine», explique-t-elle. Un rêve qui pourrait se réaliser puisque qu’elle a été acceptée à Medisup pour y préparer les concours de médecine. Certains ne comprennent toujours pas le fait de vouloir l’expulser alors que le pays a besoin de médecins. «Cette élève souhaite devenir médecin, il en nous manque dans les campagnes alors pourquoi se prive-t-on d'elle ?», lit-on sur la pétition.

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Auteur : hyayna
Date : le 24 juin 2014 à 20h12
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