Finalement, le chef du gouvernement est sorti de son silence pour évoquer les scandales qui frappent l’Office national de l’eau et de l’électricité. La nature de son intervention était très attendue : un soutien qui ne souffre la moindre équivoque au patron de l’ONEE, Ali Fassi-Fihri. Devant les membres de la Chambre haute du parlement, Benkirane a affirmé, hier après-midi, que l’audit effectué par la Cour des comptes sur les finances de l’Office n’a révélé aucune grave anomalie qui mérite le départ du PDG. Et de lancer «je ne suis pas un auditeur».
«Il m’ont expliqué que le versement des primes est normal»
«Des conclusions du rapport de la Cour des comptes, je n’ai rien trouvé qui mérite une condamnation de Ali Fassi-Fihri. Et n’oubliez pas que c’est moi qui a présenté sa candidature à sa Majesté», assure le chef du gouvernement. «D’après ce que j’ai compris l’homme travaille et essaie…». Benkirane marque un temps d’arrêt et ne termine pas sa phrase.
Se faisant l’avocat du PDG de l’ONEE, le PJDiste a estimé que son «client» est «accusé à tort de bien de maux». Et d’enchainer en abordant l’affaire des primes. «Je n’ai pas voulu le contacter directement pour connaitre sa version mais j’ai chargé le ministre de l’Intérieur de cette mission. Il m’a expliqué que ces primes sont normales au sein de l’Office. Et elles étaient versées au début de l’année et non maintenant», a martelé Benkirane. Dans son plaidoyer, le chef du gouvernement a oublié que la situation financière de l’ONEE n’est pas normale.
«La fête a couté seulement 800 mille dh»
Une fois la page des primes tournée, Benkirane a immédiatement ouvert de manière théâtrale, celle de la fête à deux millions de dh. «Je l’ai appelé pour lui dire, Ali qu’est-ce qui se passe ? Après une recherche, il m’a assuré que ce n’est pas lui qui a organisé la fête mais c’est l’Association des œuvres sociales. Une cérémonie qui est organisée une fois par an au cours de laquelle, l’Association reçoit des délégations étrangères de l’Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie. Et elle n’a couté que 800 mille dh», a-t-il soutenu.
Encore une fois, le PJDiste a évité de mentionner la présence d’invités en provenance de France. Et de conclure en déclarant que «ce genre de fête est tout à fait normal». Les «explications» de Ali Fassi-Fihri ont réussi l’exploit de convaincre le chef de gouvernement, en deux communications téléphoniques seulement. Une bien piètre démonstration du respect du principe de la reddition des comptes.