Espagne : Démantèlement d'une cellule jihadiste comprenant 6 Marocains

Après des arrestations ces derniers mois, au Maroc, à Ceuta et Melilla ainsi qu’en Espagne, la police ibérique a démantelé ce matin, à Madrid, une nouvelle cellule jihadiste comprenant six Marocains. Selon RTVE, les agents du Bureau d’informations générales de la police ont réussi ce nouveau coup de filet vers 3H30 dans la capitale espagnole. Comme souvent lors des opérations de ce genre, la cellule était spécialisée dans le recrutement et l’envoi de combattants vers les théâtres de conflits tels que la Syrie et l’Irak.   

Un ancien de Guantanamo comme chef de fil

Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur espagnol, cette cellule recrutait des combattants pour ensuite les envoyer renforcer les rangs du groupe jihadiste de l'État Islamique de l'Irak et du Levant (EIIL), qui combat le gouvernement irakien et les milices chiites et qui est très actif ces dernières semaines. L'opération de démantèlement a permis d’effectuer 12 perquisitions et s’est soldée par au moins 8 arrestations.

Surveillée depuis 2008, la cellule était dirigée par un ancien détenu de Guantanamo, indique la même source. Ce dernier, arrêté en 2001 en Afghanistan, résidait en Espagne depuis sa libération. Outre les six Marocains, la cellule comprenaient un Argentin et un citoyen espagnol. L’un des membres de cette cellule n’est autre que le frère de l’un des accusés - qui n’a pas été jugé - des attentats du 11 mars 2004 à Madrid.

Réunion UE-Maroc au sujet des jihadistes marocains

Selon la Télévision espagnole, la cellule ne préparait pas de plan immédiat pour des attaques en Espagne ou au Maroc. En revanche, elle opérait activement dans le recrutement et l’envoie de combattants dans les zones de conflits.

Aujourd’hui, les voyages des jihadistes marocains vers la Syrie inquiète les autorités européennes et marocaines. Les premières sont confrontées à la difficulté d’identifier le nombre de combattants qui regagnent la Syrie du fait que ces derniers disposent de deux passeports (marocain et européen) pour voyager. Les deux parties avaient prévu de se réunir, le 10 juillet, à Rabat ou Bruxelles, pour évoquer la question.

Il est aussi question de renforcer la coopération maroco-européenne sur ce dossier mais aussi de retirer la citoyenneté aux combattants qui partent en Syrie, en Libye et au Mali. Côté marocain, le retour de ces jihadistes reste toujours un dossier épineux. Plusieurs combattants ont ainsi été arrêtés dès leur retour sur le territoire marocain.