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Grand Angle

Maroc : Le cannabis pour diminuer le taux de déficit ?

Après la Suède, l’Italie, l’Espagne et le Royaume Uni, la Belgique a intégré tout récemment le trafic de drogue dans le calcul de son PIB, conformément à la nouvelle règle en vigueur au sein de l’Union européenne. En plein débat autour de la légalisation du cannabis, le Maroc ne gagnerait-il pas en suivant la tendance européenne, au moment où la pression des instances internationales pour la réduction de ses déficits devient de plus en plus forte ? Eléments de réponses.

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Temps de lecture: 3'

Dès septembre prochain, les Etats membres de l’Union européenne (UE) devront inclure les activités illégales, dont le trafic de drogue, menées sur leur territoire dans leurs statistiques économiques. Quelques pays se sont déjà mis au pas, c’est le cas de la Suède, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni et depuis deux jours, la Belgique.

D’après Bruxelles, l’objectif de cette mesure est de refléter le réel niveau de l’activité économique des pays de l’Union, qu’elle soit illégale ou non. Ainsi, plusieurs Etats ne prenant pas en compte, jusqu’ici, les revenus du trafic de la drogue et de la prostitution notamment, seront tenus de les évaluer et les inclure dans leur PIB. Ce qui dopera les estimations de leur production de richesse. A titre d’exemple, la Belgique, l’Allemagne et la France, pourraient voir leur PIB grimper de 2 à 3%, tandis qu’en Suède, la proportion pourrait atteindre les 4%. A l’image de ces pays, le Maroc pourrait-il tirer ses statistiques économiques vers le haut grâce au cannabis? 

Des bénéfices équivalant à plus de 10% du PIB marocain

Au royaume aujourd’hui, l’importance du trafic du cannabis ne fait plus aucun doute. Le Maroc en est le premier fournisseur mondial depuis treize années consécutives, comme l’a révélé en mars dernier un rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS).

De plus, une enquête réalisée par le gouvernement chérifien et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en 2003 révélait que «le chiffre d'affaires du commerce illicite international engendré par la vente du haschisch marocain est évalué à 114 milliards de dirhams», soit 14% du PIB du royaume de cette année, une somme énorme qui passe outre les comptes nationaux. Il est vrai que d’après le rapport de l’OICS, les surfaces cultivées de kif ont considérablement diminué. Elles sont officiellement passées de 130 000 hectares en 2003 à 47 500 hectares en 2011, grâce au programme anti-drogue du gouvernement. Toutefois, la réalité montre que le cannabis marocain jouit d’un grand succès à travers la planète, surtout en Europe où il est le plus fournis.

La légalisation du kif compromise, le Maroc pourrait être séduit par l'idée européenne

C’est ce manque à gagner pour l’Etat qui a conduit au débat autour de la légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques. Notons que la mesure est déjà en vigueur dans certains pays comme l’Australie, les Pays-Bas, l’Espagne et tout récemment la France. Mais le sujet suscite un débat houleux entre politiques marocains. D’ailleurs la proposition de loi de l’Istiqlal est actuellement menacée par le PJD.

Mais si la légalisation semble compromise, l'inclusion de cette activité tolérée (puique la culture du kif est répendue dans la région d'Issaguen) ou illégale (trafic de résine de cannabis) pourrait améliorer les comptes nationaux et ainsi dopper le PIB à l'instar des projections faites pour les pays européens. Mécaniquement, cela entrainerait une baisse du taux de déficit publique. Une touche de cosmétique comptable qui pourrait impacter les notes de la dette souveraine marocaine attribuées par les agences de notation.

Il est vrai qu'en entamant un certain nombre de réformes dictées par le FMI, le Maroc s'est attiré les bonnes grâces de Standard & Poor's et Fitch, qui estiment le royaume à même de soutenir sa croissance. Mais la réduction de son taux de déficit reste son principal défi. C'est l'objet de toutes les recommandations quand il s'agit de l'économie marocaine.

Le royaume ayant souvent l'habitude de calquer le modèle européen, il ne serait pas étonnant qu'à l'avenir l'introduction dans les comptes nationaux des bénéfices des activités liées au cannabis soit évoquée par les politiques. Un débat à venir qui ne laissera pas insensible les économistes marocains. 

Oui à la Production Non à la Consommation
Auteur : MoroccanPatriots
Date : le 07 juin 2014 à 17h58
Je suis pour une économie des drogues(tabec cannabis ...ects) avec ses industries et sa recherche mais contre la vente et l'achat des drogues au Maroc.

A part sur ordonnance à des fins strictement médicales.

Jouer avec la drogue c'est jouer avec le feu !!!

une occasion à ne pas raté !
Auteur : mrducli
Date : le 07 juin 2014 à 16h27
Si les pays européens le font alors pourquoi pas nous, sa ne pourrais être qu'un plus pour nôtre économie l'idée est excellente !
fausse pudeur
Auteur : paysan81
Date : le 07 juin 2014 à 14h48
Et avec la prostitution ??!?
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