Les partisans de la normalisation avec Israël créent «l’Observatoire marocain de lutte contre l’antisémitisme». Ses initiateurs sont des militants amazighs. La nouvelle enseigne se fixe comme objectif de s’opposer aux promoteurs des discours appelant à «la haine entre les humains sur la base de la race, religion ou la différence culturelle», indique un communiqué de l’association.
La création de cette ONG intervient une semaine après l’annulation d’une «visite scientifique» de trois amazighs en vue de prendre part à une conférence organisée par le Centre Moshe Dayan, relevant de l’université de Tel-Aviv, consacrée à la question amazighe. Des sources que nous avons contacté attribuent cette annulation non pas à la campagne de pression menée par le clan des anti-normalisation avec Israël, comme il a été relayé par des médias marocains, mais à la partie israélienne qui n’était pas convaincu des trois profils proposés par un voyagiste basé à Casablanca. D'ailleurs, le très connu Ahmed Assid, membre de l’IRCAM, a décliné l’invitation de cet intermédiaire du Centre Moshe Dayan.
L’Observatoire rempli la fonction d’agence de voyage
En dépit de ce petit revers, l’Observatoire précise dans son communiqué, qu’il compte organiser des visites en Israël au profit des Marocains qui le souhaitent afin de «rencontrer les juifs marocains et visiter les lieux saints, particulièrement Jérusalem». Remplissant parfaitement les fonctions d’agence de voyage, les initiateurs de cet Observatoire proposent leurs services aux Israéliens d’origine marocaine en leur programmant des déplacements au royaume.
Par ailleurs, Omar Louzi, le très controversé militant amazigh et président de cet «Observatoire marocain de lutte contre l’antisémitisme» estime, dans des déclarations à la presse, que la création de son association «contribuera aux raffermissements des liens entre les Marocains de l’intérieur avec les Marocains résidents en Israël». Et d’ajouter qu’il a l’intention de mener une campagne de «sensibilisation destinée à expliquer aux Marocains la véritable nature du conflit israélo-palestinien, loin de toute teneur idéologique». Voilà de quoi apporter de l'eau au moulin des organisations anti-normalisation avec Israël.