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Grand Angle

Al Hoceima : Karim Lachkar n'est pas mort sous la torture, selon le ministre Choubani

Le décès de Karim Lachkar dans un commissariat de police d’Al Hoceima embarrasse le gouvernement. Un ministre issu des rangs du PJD est convaincu que le citoyen n’est pas mort sous la torture alors que l’enquête, selon ses propres dires, est toujours en cours.

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Hôpital provincial d'Al Hoceima / DR
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Une semaine après le décès de Karim Lachkar dans un commissariat de police à Al Hoceima, le gouvernement Benkirane sort enfin de son silence. Hier à l’occasion de la session hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, le ministre des Relations avec le parlement, Habib Choubani en réponse à un «droit d’informer» de l’USFP, a affirmé que l’ancien militant du parti de la Rose «n’est pas mort sous la torture». Le PJDiste s’est refusé à donner davantage d’explications, se contentant de déclarer que «l’enquête se poursuit et ses conclusions seront révélées au moment opportun».

La version du ministre est proche de celle de la police d’Al Hoceima

L’intervention de Choubani sur un dossier qui n’est pas de son ressort suscite des interrogations : Est-ce qu’il est au courant de l’issue de l’enquête alors même qu'elle est toujours en cours ? Ou est-ce son collègue à la Justice qui l’a chargé de transmettre ce message à l’adresse des députés de l’opposition et de l’opinion publique ?

Mustapha Ramid a toujours clamé, à l’occasion de points de presse ou au sein des deux Chambres du parlement, que depuis sa prise de fonction, en janvier 2012, aucun cas de torture dans les locaux de la police n’a été enregistré. Peut-être avait-il oublié l’affaire Sofiane Azami, un étudiant appartenant à l’organisation Attajdid Attolabi, le bras estudiantin du PJD, et au Mouvement unicité et réforme, qui a disparu pendant 17 jours en mai 2012. Une période durant laquelle, il était l’invité de la police.

Par ailleurs, les propos de Choubani sont sur la même longueur d’onde que la thèse défendue, dès le premier jour de cette affaire, par la police d’Al Hoceima et le procureur du roi près la cour d’appel de la ville. Les deux ont martelé que Karim Lachkar avait trouvé la mort après son arrivée aux urgences de l’hôpital Mohammed V.

L’AMDH publie son rapport

Hier, la section de l’AMDH à Al Hoceima a publié son rapport sur le décès de Karim Lachkar. Le document révèle, notamment, que l’avocat de la famille de la victime a reçu, le 3 juin, un PV sur lequel est écrit «confidentiel», contenant les résultats rédigés en langue française de l’autopsie effectuée par les services de l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca. Plus tard, un résumé en arabe lui a été remis.

L’AMDH affirme que l’avocat, pourtant membre de l’association, s'est refusé depuis à partager les informations qu’il connait avec d’autres parties. En revanche, l’équipe de la Brigade nationale de la police judiciaire qui se trouve, depuis une semaine, à Al Hoceima n’a donné, à la défense de la famille Lachkar,  aucune copie sur l’état d’avancement des investigations qu’elle mène.

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