La ministre de la Solidarité et de la Famille, Mme Bassima Hakkaoui, a passé un moment difficile, vendredi soir, à Guelmim. Dans une petite salle, la PJDiste, habillée pour la circonstance en Melhfa, l’habit traditionnel au Sahara, a dû affronter une forte contestation de la part des jeunes de la ville, notamment les diplômés sans emploi venus en masse pour présenter leur cahier revendicatif.
Mme Hakkaoui, la cible de jet de chaussures ?
A Guelmim, l’ambiance était électrique. La salle bourdonnait de slogans hostiles au gouvernement Benkirane et au parti de la Lampe. Micro à la main, la ministre tentait de faire entendre sa voix au milieu de la contestation, répétant à maintes occasions qu’elle «n’a pas peur et [qu'elle] s'attendait à cet accueil». Des informations avancent la possibilité que la PJDiste ait été la cible d’un jet de chaussure de la part d’une personne.
Une photo montre, effectivement, un jeune au milieu de ses camarades, qui s’apprêtait à commettre son geste. Une vidéo postée sur Youtube ne fait pas état de l’incident mais elle atteste des vifs propos échangés, entre certains habitants de la région et Mme Hakkaoui.
Le Sahara ne réussit pas aux ministres
Les visites des ministres Benkirane au Sahara enregistrent, souvent, les intrusions de groupes de jeunes sans emploi qui jouent les troubles fêtes. Mustapha El Khalfi, Driss Azami et la semaine dernière Saâdeddine el Otmani, l’ancien chef de la diplomatie, en savent, d'ailleurs, quelques choses. Mais c’est Nabil Benabdellah, le titulaire du département de l’Habitat qui a le plus souffert physiquement, des protestations des habitants de la province. Le 19 janvier, alors qu’il se trouvait à Assa-Zag pour animer un meeting politique, le secrétaire général du PPS a été blessé au front par une pierre lancée par un jeune d’Assa-Zag.
Les agressions subies par Benabdellah et Hakkaoui ne sont pas des actes isolés. En octobre 2013, des demandeurs d’emploi avaient empêché, à Rabat, la voiture du Chef du gouvernement d’accéder au parlement pour suivre la présentation du projet de loi de finances 2014. Un mois auparavant, ils avaient encerclé la voiture officielle de Benkirane en pleine avenue Mohammed V, dans la capitale.