C’est une ambiance morose qui règne au Morocco Mall depuis hier, mercredi 28 mai. Et pour cause les poissons de l’aquarium du plus grand mall du Maroc sont morts. La nouvelle a commencé à être relayée sur le réseau social Facebook depuis hier, mais jusqu’à présent, la direction de l’établissement ne s’est pas exprimée. De plus, l’administrateur de sa page Facebook évite également de répondre aux questions des internautes sur les causes de cet incident.
Protéger l’image du Mall ?
D’après l’agence de communication qui a dévoilé l’affaire sur le réseau social de Mark Zuckerberg, cela serait dû à une «panne de la pompe d’oxygène». Mais d’après les confidences faites à Yabiladi par un employé au Mall, la mort des poissons serait due à «une erreur professionnelle». «Il y’a même eu des licenciements», ajoute-t-il.
Il estime qu’avec ce genre d’incident, les rumeurs vont généralement bon train. Et si aucune information officielle ne filtre en ce moment, c’est pour la simple raison que l’établissement «est en train de protéger son image, laquelle est d’abord touristique. On essaie de s’abstenir», confie-t-il, estimant qu’il en a d’ailleurs trop dit, car «plus les médias en parlent, plus l’image du Mall est touchée».
Plus de 30 espèces provenant de toute la planète parties en fumée
Même le groupe Aksal, contacté pour avoir plus d'informations, est restée injoignable. Et le sujet est si sensible qu'aux Galeries Lafayette aussi, les responsables ne veulent pas se prononcer. Notons que du haut de ses 9,3 mètres et 13,4 mètres de diamètres, l’aquarium au Morocco Mall contenait, selon les informations sur le site de l’établissement, «plus de 30 espèces provenant de toute la planète». D’après certaines sources, il s’agirait en tout de plus de 3 000 poissons.
Les internautes sont choqués. Certains, qui semblent s’y connaitre, estiment qu’il y aurait eu un problème de compétences au niveau de la maintenance. «J'avais annoncé la couleur au démarrage du Morocco Mall, indique Franck M. «Dans tout projet industriel, il y a deux phases à manager : la construction (on externalise avec un investissement lourd sur la table), l'exploitation et la maintenance : le facilities management, ça ne s'improvise pas, c'est un métier avec des process robustes et rigoureux. Ce risque était facilement identifiable, et aurait pu être mis facilement sous contrôle avec une stratégie de robustesse N+2, une détection de défaillance de pompe en ligne, et un report d'information sur mobile... une erreur de débutant ! Au final le coût a été multiplié par 5...», explique cet homme qui travaille dans le domaine de la technique.
«Est-ce légitime d’acheter de nouveaux poissons ?»
Du côté des écologistes, c’est la désolation. «C’est désolant de voir tout un écosystème comme celui-là partir comme ça en fumée, estime Oussama Abaouss, fondateur de la tribu des écolos du Maroc. «Je me pose la question de savoir si c’est légitime de racheter d’autres poissons pour restaurer l’aquarium», s’interroge-t-il. En effet, il ne fait aucun doute que l’investissement sera énorme. A noter que les pertes pour l'actuel aquarium sont estimées à 500 000 dirhams selon certaines sources. Mais ce n’est pas cela qui pose problème, étant donné qu’il s’agit d’un investissement privé. «Le fait est que plusieurs espèces contenues dans cet aquarium sont rares», souligne l’écologiste.
«Ce qui est surprenant, c’est le manque de communication de la direction. Autant ils étaient capables de sortir des belles déclarations à l’ouverture, autant ils sont incapables de répondre aux interrogations des Marocains», regrette-t-il.