Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a terminé sa visite officielle au Maroc. Aujourd’hui, Mme Navi Pillay, a tenu un point de presse, au cours duquel elle a révélé quelques confidences faites par ses interlocuteurs marocains.
Devant un parterre de journaliste, la Sud-africaine a avancé que «le roi Mohammed VI m'a informé qu'il ne peut pas tolérer la torture, bien qu'il ne puisse pas exclure qu'il existe des cas isolés», comme indique le site alyaoum24. Même son de cloche auprès des autres officiels que Mme Navi Pilay a rencontré. Selon elle, tous ont reconnu que la torture «n’était pas une politique d’Etat».
Les «mauvaises habitudes» n’expliquent pas tout
Navi Pillay a déclaré que des responsables marocains ont attribué les cas de torture à de «mauvaises habitudes» héritées du passé. Visiblement, ce genre d’explication n’a pas réussi à convaincre le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme. Aujourd’hui, lors de son point de presse, elle a précisé que «les mauvais comportements ne peuvent en aucun cas justifier les violations des droits de l’Homme», comme le rapporte une dépêche de Reuters.
La même source ajoute que Pillay a affirmé que «beaucoup de travail reste encore à faire pour enraciner la culture du respect des droits de l'Homme dans toutes les institutions de l'Etat au Maroc et au Sahara occidental, notamment parmi les officiers de justice, les agents qui veillent à l’application des lois, le personnel pénitentiaire et les fonctionnaires de l'administration».
Anouzla condamné à un mois de sursis et 5000 dh d’amende
Au moment même où Mme Navi Pillay évoquait le dossier du journaliste Ali Anouzla, poursuivi par la loi antiterroriste de 2003 pour avoir diffusé un lien renvoyant à la fameuse vidéo d’AQMI sur le Maroc, la cour d’appel de Rabat l'a condamné. En effet, dans une autre afaire l'opposant au ministère de l'Intérieur, le directeur du site Lakome.com censuré par l’ANRT, à été déclaré coupable et écope d'un mois de prison avec sursis et doit payer une amende de 5000 dh. Un verdict prononcé en l’absence du principal intéressé et de sa défense.
Un autre point noir qui s’ajoute à celui des conditions non-encore élucidées du récent décès, à Al Hoceima, de Karim Lachkar. Ces deux événements sont survenus au cours du séjour du haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme au royaume.