Les appels au départ du chef du Polisario sont de plus en plus nombreux. Le dernier en date est l’œuvre du Mouvement du 5 mars, crée en 2011 dans le sillage de la vague du «Printemps arabe» qui avait chamboulé certains régimes en Afrique du nord. Les premiers "dégage pour le bien de la cause" portaient la signature du M5M. Une entité politique aux idées radicales sur le conflit au Sahara occidental. Ses partisans sont pour le retour à la confrontation armée contre le Maroc.
Abdelaziz est «responsable de la corruption et de la tyrannie»
Le nouveau communiqué du M5M, datant du dimanche 25 mai, intervient vingt-quatre heures après la dernière sortie médiatique de la direction du Front, traitant les jeunes opposés à sa ligne politique de «groupes de destruction».
Le texte du Mouvement s’est débarrassé, pour une fois, du langage diplomatique pour asséner des coups violents et directs à Mohamed Abdelaziz, accusé d’être le «responsable de la corruption et de la tyrannie» qui sévit dans les camps de Tindouf.
La même source ajoute que le chef du Polisario, «le plus ancien président dans le monde a la folie des grandeurs (…) au point de considérer sa personne et sa direction corrompue comme une alternative à la cause nationale». Le texte fait allusion au scandale, révélé il y a quelques jours, sur des opérations de détournements massifs de fonds destinés à l’armée mais sans que Abdelaziz ne soit intervenu pour ordonner une commission d’enquête.
Le M5M est très hostile aux Mouvement jeunes pour le changement
Bien que le Mouvement du 5 mars et le Mouvement jeunes pour le changement surfent sur la même vague de la contestation vis à vis des responsables du Front, les ressemblances entre les deux entités s’arrêtent là. Le M5M est convaincu que les partisans du MJPC sont à la solde des services secrets marocains. D’ailleurs dans son communiqué, il reproche à la direction du Polisario sa passivité et exige d’elle d’arrêter les auteurs des vidéos qui sont ensuite diffusées par la chaîne marocaine Laâyoune TV. Débordé des deux côtés, Mohamed Abdelaziz a beaucoup de mal à légitimer son pouvoir sans partage et répondre à la déterioration de la situation dans les camps qui n'offre plus d'avenir pour une jeunesse sahraouie de plus en plus impatiente.