Enseignement étranger au Maroc : La Belgique en alternative aux écoles française, espagnole et américaine

C’était une vieille demande de la petite communauté belge installée au Maroc. Depuis ce matin c’est officiel, puisque l’ambassadeur du Royaume de Belgique à Rabat, le Consul général à Casablanca et la Délégation Wallonie-Bruxelles, se sont félicités de l’ouverture, dès la rentrée 2014-2015, de la première école belge au Maroc.

Située à Dar Bouazza, commune limitrophe de Casablanca, l’école devrait proposer deux classes par niveau, pour une capacité totale de 700 à 900 élèves dans un premier temps. Lorsque le bâtiment pour l’enseignement secondaire sera prêt, l’école pourra alors accueillir plus de 1400 élèves.

L’établissement, construit par un partenaire marocain, se veut respectueux des normes en vigueur en Belgique. En terme d’espace, de sécurité, avec la présence d’un réfectoire, mais aussi au niveau du corps enseignant. Tous les professeurs seront diplômés du système éducatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De même le directeur était déjà responsable d’une école en Belgique. Pour encadrer l’enfant, la présence d’une assistante sociale, d’un psychologue, et d’un psycho-pédagogue sera assurée.

Une offre alternative pour les Marocains

Avec cet encadrement, l’école belge au Maroc veut se démarquer des établissements des autres pays. Ainsi la maternelle sera accessible dès l'âge de 2ans et demi, contrairement au système français qui accueille en général l’enfant à partir de 4 ans. Compte tenu de l’éloignement, l’école intègre aussi un réfectoire pour le déjeuner.

Le public visé est bien sûr constitué des familles belges et belgo-marocaines installées au Maroc, comme l’a souligné Charles Houard, délégué de la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais la majorité des élèves seront des non belges. En plus des enfants d’autres nationalités présentes au Maroc, l’école belge s’attend à une forte demande des familles marocaines.

D’ailleurs pour ce public, et à l’instar des écoles française ou espagnole, l’école belge a prévu un enseignement de la langue arabe et des cours d’histoire et géographie du Maroc sous la supervision du ministère de l’Education marocain. Diversité linguistique de la Belgique oblige, l’école proposera l’enseignement du néerlandais dès la première année du primaire de manière facultative.

Au niveau des tarifs, Charles Houard s’est contenté d’assurer qu’ils seront dans la moyenne des autres établissements étrangers. Mais pour les Belges, un prix préférentiel sera appliqué. La Belgique et la Fédération Wallonie-Bruxelles n’accorderont pas de subventions pour l’école. Elle devra donc se financer intégralement grâce aux droits d’inscription et frais scolaires facturés aux familles.

Plus de visas étudiants en perspective ?

La Fédération Wallonie-Bruxelles prendra toutefois en charge les missions d’inspection. En effet, l’enseignement de cette école suivra le même programme qu’en Belgique et obtiendra ainsi la précieuse équivalence. Les demandes de visa pour une poursuite des études supérieures en Belgique devraient ainsi augmenter sensiblement dès la première cohorte de bachelier de cette école. C’est justement ce qu’espère le consul général à Casablanca, Alain Van Gucht qui rappelle que le consulat délivre quotidiennement entre 100 et 150 visas tous types confondus. «Effectivement, le nombre de demandes de visas pour des études supérieures en Belgique augmentera quantitativement mais aussi qualitativement. La poursuite des études en Belgique deviendra de plus en plus le chemin naturel pour cette population, et non un second choix pour ceux qui n’auront pas été acceptés par la France» a précisé M. Van Gucht à Yabiladi.