Le New York Times serait-il islamophobe ? Le quotidien américain, considéré comme l’un des plus prestigieux du pays, a en tous les cas diffusé cette semaine une publicité clairement anti-islam. Sur sa version web, une annonce attribuée à un centre de recherche sur «les groupes terroristes islamiques radicaux» à but non lucratif, appelé The Investigative Project on Terrorism (IPT), s’affichait mercredi sur sa page d’accueil.
Un texte, laissant entendre que les musulmans constitueraient une menace pour les Etats-Unis, accompagnait la publicité. «Empêchez les groupes islamistes de saper la sécurité des Etats-Unis, sa liberté ainsi que sa liberté d’expression», détaillait l’IPT dans son annonce.
«C’est la version en ligne d'une annonce qui a déjà été publié sur la page A17 du journal papier d'hier. L'annonce a été examinée en interne et est conforme à notre politique», a fait savoir le porte-parole du New York Times dans une déclaration à Digiday.com.
Modifiée et diffusée de nouveau
Bien que ce dernier assure que la publicité en question n’avait rien à se reprocher, la direction du journal a apporté quelques modifications à celle-ci, avant de la diffuser de nouveau dans son édition du jeudi. Cette fois, seule la phrase «Encore ici. Encore libre. Mais pour combien de temps encore ? (Still here. Still free. But for how long?)», figurait sur la nouvelle annonce.
La publication de ces annonces n’a pas manqué de faire polémique, notamment sur les réseaux sociaux. Elle intervient, de plus, au moment où un premier musée commémorant les attentats du 11 septembre 2001 vient d’ouvrir ses portes à New York. Le bâtiment, construit sur l’emplacement des anciennes tours jumelles en mémoire des 2 983 personnes tuées ce jour-là, a été inauguré le 21 mai dernier par Barack Obama.
Déjà avant son ouverture, le musée faisaient beaucoup polémique aux Etats-Unis, surtout du coté de la communauté musulmane du pays. En cause, une vidéo de 7 minutes projetée sur place baptisée «The Rise of Al-Qaeda», où l'on utilise le mot «islamistes» pour parler des jihadistes. Plusieurs associations et responsables religieux locaux continuent d’ailleurs de dénoncer la vidéo qui, selon eux, «ne souligne pas suffisamment la différence entre l'immense majorité des musulmans et les islamistes extrémistes».