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Grand Angle

Zapping de la semaine: De Barbès aux dunes du Sahara, en espérant passer la frontière Maroc-Algérie sans aller en prison..

Retour sur l'affaire Naciri qui a fait couler beaucoup d'encre cette semaine au Maroc. Retour également sur le dossier des frontières entre le Maroc et l'Algérie, et, coté stars sur une offre de voyage un peu spéciale à la suite du tournage de Sex and the City au Maroc. Bonne nouvelle de la semaine: l'Orchestre National de Barbès a sorti un nouvel album.

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Ses membres sont originaires de l'Algérie, du Maroc et de la France, il existe depuis 15 ans, et pendant toutes ces années, sa musique a évolué d'un mélange rock-musiques traditionnelles à des fusions de plus en plus poussées entre musiques maghrébines et occidentales, du raï au reggae. Styles que l'Orchestre National de Barbès maitrise à merveille, comme l'en témoigne «Rendez-vous Barbès », son dernier album studio, sorti le 21 mai. Quelques extraits sont en écoute ici.

Comme l'écrit Jérôme Besnault de Jeune Afrique, «Le groupe nous entraîne dans un voyage musical au milieu du désert saharien, dans un cabaret algérien ou pour une fête dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris. Sa dernière livraison est un véritable melting-pot culturel réussi.»

Un voyage au milieu du désert saharien, c'est aussi ce que l'agence de voyage américaine de luxe, Abercrombie & Kent, offre, mais dans un autre état d'esprit. L'agence veut attirer des clients en leur offrant un voyage sur les pas des quatre stars de Sex and the City II, qui étaient venues au Maroc pour le tournage d'une partie du film. Ce tournage a fait du bruit. Le film se passe à Abu Dhabi mais les Emirats Arabes Unis n'ont pas donné l'autorisation de filmer dans leur pays. Le Maroc a accepté, donc Marrakech fait figure de Abu Dhabi.

Mais ce sur quoi les médias people occidentaux se sont jetés davantage étaient les difficultés rencontrées par les quatre actrices et l'équipe lors de ce tournage. Des «galères» du style devoir partager à quatre une tente de luxe dans le désert, monter à deux sur un chameau ou marcher en talon dans le sable du Sahara, ce qui aurait prolongé le tournage de plusieurs semaines.

C'est donc cela que veut recréer Abercrombie & Kent, pour la modique somme de 6 000 $ pour deux personnes et dix jours. Les touristes américains se mettront-ils aussi à marcher en talons dans le désert, avec dans l'arrière-plan un enfant marocain tenant une pancarte «This is Abu Dhabi»? Pour réservations et plus de détails, appelez Abercrombie & Kent au (001) 800-554-7016.

Sujet plus sérieux mais moins clair: l'affaire Naciri (fils et père), qui a fait beaucoup de remous cette semaine. Abus de pouvoir, justice à deux vitesses n'étaient que quelques unes des critiques faites à la famille du ministre marocain de le communication et porte-parole du gouvernement, dans la semaine même ou Amnesty International parlait d'une amélioration générale de l'Etat de droit au Maroc. Le ministre ne s'est pas prononcé officiellement, mais des proches s'en défendent.

Les faits, tels qu'ils ont été reportés par un journaliste du quotidien Al Massae, dateraient du week-end dernier, du soir du vendredi, 21 mai 2010. Un accrochage entre deux automobilistes, à Rabat, devant le parlement, a mal tourné. Comme le reportent plusieurs blogs en se basant sur le récit de Rachid Nini, journaliste et directeur du journal arabophone Al Massae, en descendant de leurs voitures, «l’un des deux blesse l’autre par un objet tranchant.» Un policier non loin de la scène aurait interpellé l'agresseur, l'aurait ensuite menotté et attaché aux grilles du parlement pour attendre des renforts. Ici intervient l'identité de l'agresseur, qui ne serait autre que le fils du ministre Khalid Naciri. Ce dernier, prévenu par son fils, serait arrivé sur place, et ensuite, les versions divergent. Les uns, se basant encore une fois sur le récit de Nini, racontent que le ministre aurait demandé au policier de libérer son fils sous menace de «faire ce qu'il faut». Un abus de pouvoir et déni de justice, repris par de nombreux sites et même une page dédiée sur Facebook.

Une version plus nuancée apparaît du clavier de The Moroccan Observer sur larbi.org, qui relate que «la seule faveur était que le père a conduit son fils à la Wilaya de sécurité nationale au lieu d'attendre les policiers pour le conduire au poste. Les protagonistes ont passé tous une grande partie de la nuit à négocier une issue à l'amiable à l'affaire dans la wilaya de la sécurité nationale.» Suite à quoi, selon un autre commentataire, la victime, un médecin de Rabat, aurait accepté de ne pas porter plainte.

L'accusé ou ses proches semblent, pour leur part, avoir réagi tout aussi rapidement. L'article Wikipedia du ministre Naciri est devenu un champ de bataille des différentes versions des faits, qui se sont succédées depuis le 25 mai. Aujourd'hui (29 mai), il y est question de «campagne de dénigrement» contre le ministre et son fils, orchestrée par «une certaine presse». Selon cette version, «la tribune relatant ces supposés faits […] est à juste titre traînée en justice par nombre de citoyens victimes de diffamation.» La revendication de démission du ministre de la communication tournera-t-elle en procès pour diffamation à l'encontre du journaliste Rachid Nini?

Retour sur ce l'orchestre national de Barbès et ce qu'il représente: une coopération (franco-) algéro-marocaine plus que réussie. Nombreux sont ceux, Marocains et Algériens, qui espèrent qu'entre leurs deux pays, des relations aussi étroites se rétablissent pour mettre fin à la situation intenable des frontières terrestres fermées depuis plus de 15 ans entre l'Algérie et le Maroc. Une pétition, réunissant plus de 14 000 voix, circule même depuis un an sur internet pour demander aux gouvernements respectifs d'entamer des négociations sincères.

Cette semaine, The Economist s'est fait porte-parole de ces voix en demandant la réouverture de la frontière entre le Maroc et l'Algérie et reprend ainsi un dossier qui ne figure pas souvent dans les médias occidentaux.

L'attaque en 1994 contre l'hôtel Atlas Asni à Marrakech était à l'origine de la fermeture des frontières. Le Maroc a accusé l'Algérie d'avoir été impliquée, a imposé des visas aux Algériens voulant visiter le Royaume et a expulsé de nombreux citoyens algériens du Maroc. Suite à cela, l'Algérie a décidé de fermer la frontière.

Mais comme l'explique The Economist, aujourd'hui, l'opposition entre l'Algérie et le Maroc sur le dossier du Sahara est la principale raison de ne pas ouvrir les frontières. «L'Algérie a peur que le Maroc utilise le dossier des frontières comme un levier pour forcer l'Algérie de s'incliner sur le Sahara Occidental», l'Algérie qui continue d'insister sur la tenue d'un référendum au Sahara dans un conflit qui ressemble plus, selon l'auteur, à une rivalité autour de la dominance du Maghreb des deux plus grands pays de la région. Les perdants de cette impasse sont les familles déchirées et les habitants de régions frontalières, comme l'Oriental au Maroc, où le chaumage atteint 2,5 fois la moyenne nationale.

Selon ce même article, des signes de détentes sont toutefois visibles. Le roi Mohamed VI tenterait de rétablir des meilleures relations avec le pays voisin. Mais ce seraient surtout des hommes d'affaire de part et d'autre qui, dans les fait, commencent à retraverser les frontières. Des compagnies marocaines verraient leur chance dans l'apport d'expériences à un pays qui, à part sa richesse en pétrole et en gaz, serait «hostile aux marchés et aux commerce international». De plus, des officiels du Maghreb se sont mis d'accord, il y a peu, sur la mise en place d'un conseil de coopération en matière de douane. Et finalement, un nombre croissant d'Algériens décide de prendre l'avion, seul moyen de venir directement d'Algérie au Maroc, pour passer leurs vacances dans le Royaume. A voir quand est-ce qu'ils ne seront plus forcés de prendre l'avion pour visiter leurs voisins.

zappine de la semaine
Auteur : sakki
Date : le 30 mai 2010 à 10h00
bonjour

je pose la question
où est la démocratie populaire dans ces 2 pays frères ces 2 peuples Marocain et Algérien?
pourquoi et de quel droit priver ces 2 peuples de leur liberté de circuler, ?
pourquoi et de quel droit priver des familles de se voir ?
c'est ça la démocratie du régime Algérien,? prendre en
otage les 2 peuples au nom de la loi idéologique? de grâce laissez nous vivre, en paix
bonne journée
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