La chaîne marocaine Laâyoune TV a diffusé une nouvelle vidéo, au cours du JT d’hier soir, d’un opposant à la direction du Polisario. Cette fois, il ne s’agit pas d’un partisan du Mouvement jeunes pour le changement mais d’un membre du corps de la gendarmerie. Une preuve de plus de la popularité de l’initiative «une minute pour la vérité», lancée il y a deux mois, auprès de nouvelles catégories de la population.
Les miliciens sont contraints de réprimer
Caché par un véhicule appartenant à la «wilaya du camp de Eddakhla», le jeune homme a lu un message d’environ une minute trente secondes. Un autre réquisitoire contre les violations des droits de l’Hommes à Tindouf. Le gendarme a fait savoir que ses collègues «sont contraints de réprimer, quotidiennement, les revendications des habitants», au passage il a reconnu «l’usage excessif de la force contre eux».
Le milicien a expliqué que lui et les autres miliciens n’ont pas d’autre alternative que d’obéir aux ordres de la hiérarchie. «Nos conditions sont difficiles», a-t-il déploré. Et d’ajouter que «nous ne bénéficions pas de promotion, elle est réservée exclusivement aux fils et aux proches des responsables au sein de la direction». Une forme de discrimination aggravée, assure-t-il, par «leur tyrannie et les mesures prises contre nous et contre la population».
Une lettre à Abdelaziz mais pas de réponse
Compte tenu de ce contexte, le gendarme affirme que ses collègues dépourvus de relais au sein de la direction du Polisario ont adressé une lettre à Mohamed Abdelaziz, sollicitant son intervention. «Nous lui avons détaillé tout ce que nous endurons en tant que forces de la sûreté. Nous lui avons, également, avisé des erreurs commises par les supérieurs contre les populations. Toutefois il n’a accordé aucun intérêt à nos doléances».
Ce refus du chef du Front est à l’origine de l’appel du gendarme à tous les Sahraouis pour une «intifada contre ce pouvoir corrompu qui rejette le dialogue et la réforme». Pour lui la solution aux souffrances de la population des camps de Tindouf est «le départ de cette direction du Polisario qui a, trop longtemps, gardé le pouvoir», a-t-il conclu.