En 2014, l’usine Dacia en Roumanie devrait baisser sa production de 20 000 à 30 000 unités, a indiqué le directeur général Nicolas Maure, lors d’une conférence de presse tenue lundi 19 mai dans les locaux de l’usine à Mioveni (près de Pitesti), rapporte la presse spécialisée. En effet, la filiale du groupe Renault en Roumanie a réalisé une production record de 343 000 véhicules en 2013, mais cette année, elle prévoit de ne produire que 310 000 à 320 000 voitures.
Une affaire de coût
Il ne s’agit pas d’un simple aménagement de la production. L’usine roumaine de Dacia procède ainsi afin de délocaliser une partie de la production de la Sandero vers l’usine de Renault à Tanger. D’après les explications de M. Maure, cette orientation permettra à la firme de faire face au «niveau de concurrence très élevé sur les marchés internationaux» et d’amoindrir les lourdes charges salariales supportées en Roumanie.
En effet, un ouvrier de l’usine roumaine serait payé à environ 450 euros par mois, tandis que le marocain ne percevrait que 240 euros en moyenne. Du coup, cela devient plus avantageux pour le constructeur, d’autant plus que l’an dernier, les ouvriers de l’usine de Mioveni ont donné du fil à retordre à Dacia. Ils avaient organisé une grève qui a retardé la production de plus de 1500 voitures. Les pertes étaient alors chiffrées à près de 20 millions d’euros. La firme envisageait alors de délocaliser partiellement sa production au Maroc.
Renault Tanger, fleuron de l’automobile au Maghreb
La Sandero viendra étoffer la production du site industriel tangérois, car jusqu’ici, l’usine était dédiée aux modèles Lodgy et Dokker. A noter que la Sandero est également montée à Casablanca par la Société marocaine de Constructions automobiles (SOMACA), détenue majoritairement par Renault depuis 2005. Nicolas Maure n’a pas dit si le modèle sera produit dans les deux unités ou sera concentré uniquement à Tanger.
Toutefois, il faudrait s’attendre à une production de véhicules beaucoup plus importante cette année pour Renault Tanger qui affichait déjà de bons chiffres en 2013. Le site a, en effet, produit 100 940 voitures sur une capacité initiale de 170 000 voitures. Selon les projections du constructeur, cette capacité devrait monter à 400 000 voitures produites cette année, plus importante que l’usine roumaine dont la capacité maximale est de 350 000 unités.
Au Maghreb, l’Algérie est le deuxième pays d’implantation du groupe Renault après le Maroc. L’usine d’Oran, dont la construction a été lancée en septembre dernier, sera - à priori - fin prête en juillet 2014. Mais sa production restera limitée à 25 000 voitures du modèle Renault Symbol en première phase, puis 75 000 en deuxième phase, prévue à partir de 2019. Ce qui laisse de royaume chérifien loin devant.
Enfin dans ce domaine, l’avenir reste prometteur, car d’après une récente étude de l’institut d’analyse du marché automobile de PricewaterhouseCoopers (PwC), le Maroc pourrait intégrer le top 20 mondial de la production automobile.