A l'origine de la colère des consommateurs: les coûts disproportionnés par rapport aux tarifs de téléphonie mobile dans les autres pays du Maghreb et du monde arabe. En effet, c'est il y a peu qu'une étude avait révélé que parmi 19 pays arabes analysés, le Maroc avait les tarifs prépayés et post-payés les plus élevés de la région.
Fait qui ne doit pas perdurer et contre lequel de nombreux Marocains entendent protester à leur manière, en éteignant leurs portables pendant toute la journée du dimanche, 30 mai, 2010. Facebook leur en donne les moyens: un appel à une Journée Nationale sans Portables au Maroc, lancé la semaine dernière, a su fédérer plus de 20.000 membres déjà.
L'appel indique que ses adhérents en ont assez de «payer leurs appels plus cher que tous les pays arabes», assez d'être la «vache à lait des sociétés de télécoms», ils en ont «marre des promotions bidons». Certaines revendications concernent des services concrets, tels que celui de changer d'opérateur tout en gardant le même numéro. D'autres sont très générales: «Je veux être traité comme un vrai humain.»
Sur le site du groupe, certains ne veulent pas se limiter à la seule journée du dimanche, jugée insuffisante pour faire pression sur les opérateurs. D'autres émettent des doutes: est-ce que 20.000 membres signifie vraiment 20.000 portables éteints? Et d'éteindre les portables, cela touchera-t-il plus les consommateurs ou les opérateurs? Difficile à évaluer. Néanmoins, des ONG se sont déjà ralliées au mouvement, et la presse nationale en parle. Espérons qu'une baisse des tarifs suivra...