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Grand Angle

SNI vend les parts restantes dans Lesieur Cristal pour finaliser son virage stratégique

Le divorce à l'amiable entre la SNI et Lesieur Cristal a été annoncé samedi 17 mai. Les deux parties ont répondu présent pour annoncer cette séparation ce lundi matin, à Casablanca, lors de la conférence de presse. Récit de la fin d'un mariage vieux d'une quarantaine d'années.

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Conférence de presse SNI/Lesieur Cristal (Ph. Yabiladi.com)
Temps de lecture: 2'

L'histoire commune entre la Société nationale d'investissement et Lesieur Cristal, s'est finie. Samedi, le CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières) informait des détails de l'opération de l'offre publique de vente des parts de la SNI dans Lesieur Cristal. Ainsi 22,8% d'actions que détient la holding royale seront vendues sur le marché boursier pour une valeur de 93 dirhams par action (85 dirhams pour les salariés), soit une valeur totale de cession estimée à 580 millions de dirhams (environ 52 millions d'euros).

Ce désengagement de la SNI de Lesieur Cristal fait parti d'un long processus. Une première vente de 41% des parts de la SNI a été conclue au profit du français Sofiprotéol, le 10 fevrier 2012. Puis 12,9% ont été cédées à des institutionnels marocains pour une valeur de 110 dhs par action, rappelle Idriss Berrada, directeur général Attijari Finances Corp, et représentant la SNI lors de la conférence de presse ce matin.

Un divorce de raison

Le couple se sépare, mais la SNI ne tarie pas d'éloges sur son ancien conjoint. M. Berrada a rappelé l'importance de la société Lesieur Cristal qui détient en fonction des marques entre 60 et 90% de parts de marché au Maroc. C'est également d'un point de vue purement financier, une valeur de rendement, puisque la société coté à la bourse de Casablanca assure en moyenne 5% de dividende.

Samir Oudghiri, directeur général de Lesieur Cristal a du mal à oublier la quarantaine d'années de vie commune. Il a ainsi insisté sur l'histoire de la société, rappelant la naissance en 1937 de la marque Cristal, créée par SIHAM (Société industrielle des huiles au Maroc). Il sera par contre moins précis sur la date du mariage avec la SNI, la situant dans les années 70.

Cet instant de nostalgie passé, il reprend un discours rassurant sur l'avenir de la société. Pour cela, rien de mieux que de rappeler les fondamentaux. Ainsi, 80% du CA sur l'huile alimentaire, 5% sur l'huile d'olive et 12% sur le savon corporel et savon de ménage, avec notamment les marques Taous et El Kef. Le potentiel de croissance reste important, que ce soit sur le secteur du savon (prévision de croissance de 8% sur les prochaines années) ou sur l'huile (prévision de croissance de 2%). Sur l'huile alimentaire, il faut rappeler que la consommation annuelle par habitant au Maroc se situe à 11,4 litres, devant la Chine mais encore loin derrière la France ou la Turquie. C'est dire si la marge de progression reste prometteuse.

Recentrage stratégique de la SNI

Plus globalement, cette sortie de la SNI de Lesieur cristal n'est pas anecdotique puisqu'elle fait partie de la nouvelle stratégie de la holding royale annoncée en mars 2010. En effet, la SNI avait annoncé sa volonté de se concentrer sur ses nouveaux amours, les énergies renouvelables, les mines ou les télécoms, et quitter l'industrie agro-alimentaire. Ainsi, en février dernier, la SNI avait cédé ses parts dans la biscuiterie BIMO à Kraft Food et celles dans Centrale Laitière au groupe Danone. Ensuite a commencé le retrait du capital du sucrier Cosumar. 27,5% sont cédées en avril 2013 à l'asiatique Wilmar, puis 24,5% en janvier 2014, auprès d'institutionnels, principalement marocains.

En quatre ans, ce recentrage stratégique de la SNI a donc été largement accompli, ne gardant que des participations résiduelles dans l'industrie agro-alimentaire.

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Auteur : netstat
Date : le 19 mai 2014 à 16h08
Déjà la forme juridique "holding royale" me fait peur, car qui dit royale dit détient tout les pouvoirs.
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