Ce sont 7,7 millions d’euros que plusieurs étrangers fraudeurs ont extorqué à la Sécurité sociale espagnole. La police ibérique a procédé lors de trois opérations à l’arrestation de 313 personnes et a accusé 328 autres pour les mêmes faits. Ces individus se seraient organisés en plusieurs réseaux qui ont mis en place 29 sociétés fictives dans la province de Barcelone, afin d’établir 1 544 faux documents pour bénéficier des allocations chômage, prestations sociales et permettre aux sans papiers de renouveler ou d’obtenir un permis de séjour.
Interpellation en masse de ressortissants marocains
Composés de plusieurs étrangers, notamment Marocains et Pakistanais, ces réseaux agissaient aussi dans plusieurs autres localités. La Police a lancé trois opérations qui sont soldées par leur démantèlement. L’Unité Centrale des Réseaux d'Immigration Illégale et de Faux Documents (UCRIF) de Girone a été la première à remarquer 12 sociétés fictives domiciliées à Barcelone chargées d’établir de faux documents pour les étrangers en situation irrégulière afin qu’ils bénéficient de la sécurité sociale, des allocations de chômage et de pouvoir disposer d’un titre de séjour.
Deux hommes indigents de nationalité marocaine se faisaient passer pour les administrateurs de ces entreprises fictives. Le premier s’occupait de cinq sociétés alors que son compatriote se chargeait des sept autres. Ainsi, 105 personnes ont été arrêtées dans cette première opération et 144 autres ont été accusées de fraudes. Plusieurs marocains font partis des interpellés dans les provinces de Barcelone, Gérone, Castellon, Madrid, Cáceres et Alicante. Dans ces localités, la fraude a fait perdre 3,8 millions d’euros à la Sécurité Sociale et au Service national de l'emploi public (SEPE), respectivement à cause de cotisations impayées et indemnités obtenues illégalement.
Un Marocain cerveau des réseaux de fraude
La deuxième opération a permis d’arrêter trois Pakistanais à Barcelone, Lleida, Valence et Getafe, qui avaient usurpé la signature d’un entrepreneur et créé leur société fictive. Six sociétés similaires ont été mises à nu par la police. Les enquêteurs ont arrêté en tout, pour cette opération, 53 personnes et mis en cause 44 autres. Au total, leur fraude aurait fait perdre un million d’euro à la SS et au SEPE.
Lors de leur troisième opération à Barcelone, la police a remarqué onze autres entreprises qui avaient en commun leurs administrateurs marocains et leur siège social. Lancée depuis juin 2013, elle s’est soldée par l’arrestation de 155 personnes et l’accusation de 74 autres. La fraude instaurée par ces sociétés fictives a causé une perte de 3 millions d’euros à la SS et au SEPE. Le complot a été dirigé par un Espagnol d'origine marocaine.
Selon EuropaPress, l'augmentation de ce type de fraude contre la SS et le service de l’emploi a conduit à la signature d’un «accord entre le ministère de l'Emploi et de la Sécurité sociale et celui de l'Intérieur pour la coordination entre l'Inspection du Travail, la Sécurité Sociale et les Forces de sûreté de l'État, dans la lutte contre le travail illégal et la fraude sociale», le 30 avril 2013.