Un mois après la publication du «Journal d’un prince banni», Hassan Aourid, le premier porte-parole du palais sous le règne de Mohammed VI, critique certains passages du livre. Et c’est à fleurets mouchetés qu’Aourid a préféré aborder le sujet, à l’occasion d’un entretien accordé, vendredi après-midi, à la chaîne France 24/arabe.
D’emblée, il refuse toute comparaison avec le cousin du roi Mohammed VI. «Il ne s’agit pas de me plaire ou non. C’est une comparaison qui n’est pas exacte. Le prince Moulay Hicham est un membre de la famille royale, ce qui n’est pas mon cas», réplique Aourid au journaliste.
«Je n’ai jamais eu de relation avec le prince»
L’ex-historiographe du royaume a confié qu’il a «toujours évité d’aborder le sujet des positions de Moulay Hicham, considérant qu’il s’agit là d’une question strictement familiale». Et ce n’est d’ailleurs pas la seule explication qui justifie cette prise de distance. Comme il le souligne, lui-même, «en 1994, j’ai été accusé d’être un proche du prince Moulay Hicham alors que nous étions tous les deux à Washington». A l’époque, Hassan Aourid travaillait à l’ambassade marocaine à Washington sous les ordres de son supérieur hiérarchique Mohamed Benaissa, un homme avec lequel Aourid n’était guère en bons termes. «Je tiens à préciser que je n’ai jamais eu une quelconque relation avec le prince, à l’exception des salutations de passage lorsqu’on se rencontrait à Washington».
Le livre manque de précisions
Après cette mise au point, l’ancien wali de Meknès entre dans le vif du sujet : la critique du «Journal d’un prince banni». Pour Aourid, le livre comporte des «imprécisions» historiques. «Mohamed Cherkaoui n’est pas un des signataire du Manifeste de l’indépendance du 11 janvier 1944, comme cela figurait dans le livre». Il déplore également que le prince n’a pas dit toute la vérité sur la participation du colonel Fniri, un compagnon du père de Moulay Hicham, lors de la tentative de coup d’Etat de 1971. «Le colonel avait même tué par balle un membre du secrétariat particulier du roi Hassan II».
Le journaliste qui animait l’émission est intervenu pour annoncer que le livre a quand même "une portée politique", une conclusion qu’Aourid réfute. A sa manière, il a essayé de la démolir en douceur. Il commence par s’interroger «si elle existe réellement» pour ensuite asséner que «la subjectivité a nui à cette portée politique (…) au final, nous avons un témoignage parmi tant d’autres sujets à être critiqué».