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Grand Angle

Culture durable du quinoa : Le Maroc fait appel à l’expertise du Pérou

De plus en plus présenté comme une alternative  au riz, à la semoule et même aux pates, la culture du quinoa commence à s'implanter au Maroc. Pour la mener à bien, les spécialistes agronomes marocains se tournent vers le Pérou, l'un des plus gros producteurs au monde, afin de bénéficier de son expertise. Détails.

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«La culture du quinoa au Maroc, vers une agriculture durable», c’est le thème du séminaire organisé hier, mercredi 7 mai, à Rabat par la Société marocaine d’agronomie et d’horticulture (SOMAH) en collaboration avec l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV) et l’Ambassade du Pérou au Maroc.

Une experte péruvienne du quinoa, le professeur Luz Gomez, a été spécialement dépêchée pour l’occasion. Ce pays d’Amérique latine étant l'un des plus gros producteurs au monde aux côtés de la Bolivie, «le Maroc souhaite bénéficier de son expertise», a indiqué à Yabiladi le professeur Benlhabib Ouafae, enseignante à l’IAV et membre du comité d’organisation du séminaire.

Il a donc été question d’informer les différents acteurs sur les contraintes liées à la culture du quinoa et les mesures à prendre pour garantir sa durabilité. Surtout que «le développement de la culture au Maroc a plus concerné les petites communautés rurales. Mais depuis trois ans, les gros agriculteurs ont commencé à s’y intéresser. Du coup, les exigences deviennent beaucoup plus importantes», explique le professeur Benlhabib.

Les gros agriculteurs de plus en plus intéressés

Et si les gros agriculteurs s’y intéressent de plus en plus, c’est aussi parce que la culture de cette plante aujourd’hui prisée dans le monde se répand de plus en plus sur le territoire national. Alors que lors de son introduction au Maroc en 1999 via un projet mené par l’IAV avec la participation de chercheurs européens, le quinoa n’était présent que dans la région de Khenifra, aujourd’hui sa culture se fait dans cinq autres régions dont Meknès et Berrechid. «A Rabat, nous avons une station expérimentale», fait savoir à Yabiladi le professeur Benlhabib.

A Agadir par ailleurs, plusieurs mesures doivent être prises pour une bonne culture du quinoa. En effet, les tests récemment réalisés par des étudiants de l’Institut ont montré que l’irrigation et la salinité du sol dans la région ne facilitent pas la culture. Il est question d’expérimenter d’autres sites de la région.

Pour une culture bio

Il est vrai qu’à Agoudim par exemple, un village situé à 80 km de Tinghir, la culture a été si développée que les femmes y font le couscous et le pain à base de quinoa. Cependant, cette plante «n’est qu’une alternative dans les régions sèches, et où les sols sont peu fertiles», estime le professeur Benlhabib. Une alternative que l’Organisation des Nations Unies prend très au sérieux. En baptisant 2013 «Année internationale du quinoa», l’ONU voit en cette culture, un moyen de lutter contre la famine, la malnutrition et la pauvreté dans le monde.

Seulement, le quinoa reste encore un aliment très coûteux. Au Maroc, à titre d’exemple, un sachet de 400 g est vendu à environ 37 dirhams dans les magasins casablancais qui en proposent. Cependant, les experts estiment que le Maroc pourrait profiter de l’engouement international autour du quinoa pour en faire bénéficier son économie, en produisant plus. Cela requiert cependant un engagement conséquent de l’Etat. Toutefois, les chercheurs encouragent la culture bio qui, «bien qu’elle soit de moindre quantité, est de meilleure qualité».

Un partenariat avec le Pérou, attendue très prochainement

Actuellement, la collaboration entre le Maroc et le Pérou autour de la culture du quinoa n’a pas encore fait l’objet d’un partenariat officiel. Mais les chercheurs s’attendent à ce que ce soit le cas «très bientôt». Déjà, la création d’un consortium est en cours, afin de permettre à tous ceux qui s’intéressent au développement de cette plante au royaume puissent travailler main dans la main.

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