Dans la région de l’Afrique du nord, le Maroc et l’Algérie sont les principaux clients de l’industrie militaire européenne d’armes conventionnelles. C’est la conclusion d’une étude du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP).
Entre 2003-2007 et 2008-2012, l’Algérie a augmenté ses volumes d’importation de ce genre d’armes de 270% passant ainsi du 22e au 6e rang mondial des pays importateurs alors que le Maroc est passé de la 69ème à la 12ème place, avec une hausse vertigineuse de 1460%.
34,7% à l’Algérie et 29,7% au Maroc
"Entre 2003 et 2012, les Etats membres de l'UE ont octroyé des licences d’exportations d’armes vers l'Afrique du nord pour un montant de 10 605 269 627 euros (...), soit 3,8 % de la valeur totale des licences d’exportations sur cette période», constate l’étude. La part de l’Algérie (34,7%) est estimée à plus de 3,6 milliards euros alors que celle du royaume dépasse 3,1 MM euros (soit 29,7%).
L’Egypte se classe troisième client de l’UE avec 22,5%, soit plus de 2,3 MM euros de la valeur totale des autorisations destinées aux Etats de la région. La Libye et la Tunisie ferme la marche avec respectivement 10,7 % (1,1 MM euros) et 2,4%, seulement 250 millions euros.
Toutefois, le document constate, qu’après la vague du «Printemps arabe», Rabat et Alger ont diminué leurs commandes respectivement de 43,8% et 40,1%. Baisse encore plus marquée en Tunisie. Le pays de la révolution de jasmin n’a enregistré aucune commande en 2012 (alors qu’elles étaient de l’ordre de 7 millions dollars une année auparavant). Avec la menace des groupes islamistes armée, installés dans les montagnes de Chaânbi, la tendance commence à s'inverser.
Manque de transparence dans les contrats
Ces multiples contrats d’armes classiques des Etats d’Afrique du nord, se concluent néanmoins dans l’opacité. Le Maroc et l’Algérie «n’ont jamais soumis de rapport au Registre des armes classiques des Nations unies», assure le document.
Il s’agit d’une initiative onusienne, lancée le 1er janvier 1992 à la suite d’une résolution de l’Assemblée générale de l'ONU, c’est-à-dire qu’elle n’est pas contraignante, appelant tous les pays de l’ONU à fournir annuellement au secrétaire général tous les données relatives à leurs importations et exportations d’armes.