Journée de la liberté presse : Le SNPM s’insurge contre la situation au Maroc

L’année 2009 a été une année sombre pour la presse marocaine. Au-delà des évaluations sur l’état de la liberté de la presse au Maroc, effectuées par des organisations non gouvernementales internationales, le SNPM a dressé son propre bilan. Le constat est toutefois le même. Si le syndicat reconnait le mérite de la presse d’avoir réussi à "étendre la marge de sa liberté" en abordant "progressivement des sujets considérés dans le passé comme étant inabordables", il fait état aussi lieu d’"abus de pouvoir". Le cas du journal Akhabar Al Youm, qui a été fermé sans "décision de justice", illustre bien cet abus, a rappelé le SNPM. De même, dans son rapport de 28 pages, le SNPM a regretté la "manière inappropriée" avec laquelle l’audition de plusieurs journalistes a été menée dans les commissariats de police.

La conférence de presse était l’occasion pour Younes Moujahid, président du SNPM, de demander au nom de sa centrale syndicale, la libération du directeur du journal Al-Michaâl, Driss Chahtane. Ce dernier a été condamné à un an et incarcéré en octobre 2009 à la prison de Casablanca pour avoir publié des articles sur la santé du roi Mohammed VI.

"L’absence d'une protection juridique" dans l'exercice de leurs fonctions, est le principal facteur négatif sur le travail des journalistes marocains, a insisté le président du SNPM. Ainsi, le groupement syndical a estimé qu’il faut agir rapidement pour assurer cette protection des hommes et des femmes de médias.

Sur le plan du fonctionnement des organes de presse, Younes Moujahid a appelé à l’instauration d’une "transparence dans la gestion financière des publications" marocaines.

Enfin, le SNPM, a souhaité rencontrer prochainement le nouveau ministre de l'Intérieur Taieb Cherkaoui, et ce, dans le but de résoudre "plusieurs problèmes qui entravent la mission des journalistes".