Royaume-Uni : Des écoles soupçonnées d'être sous le contrôle de musulmans radicaux

15 écoles britanniques font actuellement l’objet d’une enquête à Birmingham, dans le centre de l’Angleterre, où la population locale est à 22% de confession musulmane. Elles sont, en effet, soupçonnées d’être en train de passer actuellement sous le contrôle de musulmans radicaux. C’est le ministère britannique de l’Education nationale qui en a fait l’annonce, ce dimanche, a fait savoir l’AFP.

Selon cette dernière, les premiers soupçons sont apparus suite à une lettre anonyme, envoyée il y a quelques mois à la mairie de Birmingham. Celle-ci soutenait que des musulmans radicaux s’employaient à changer les instances dirigeantes dans quatre établissements scolaires publics de la ville, dans le but d’imposer leurs points de vue. Des accusations, également anonymes, ont par la suite «émergé sur l'existence alléguée d'une ségrégation entre les filles et les garçons en classe et le harcèlement moral dont serait victime le personnel non-musulman», souligne la même source.

De «très graves accusations»

Ces accusations ont visiblement été prises très au sérieux par la mairie qui a aussitôt décidé de se pencher dessus, gelant aussi temporairement le recrutement des directeurs d’écoles. Le ministre de l’Education britannique Michael Gove a, de son côté, envoyé des inspecteurs pour enquêter dans les quinze écoles concernées.

«Les accusations faites à propos de plusieurs écoles de Birmingham sont très graves», a souligné une porte-parole du ministère de l'Education, cité par l’AFP. «Nous sommes en train d'enquêter sur tous les éléments qui sont rassemblés par l'Ofsted (Ndlr : institution chargée d'inspecter les établissements scolaires), la mairie de Birmingham et la police», a-t-elle ajouté, refusant de faire «davantage de commentaires à ce stade».

«Il est absolument essentiel que ces enquêtes soient conduites de façon impartiale, sans préjugés», a-t-elle estimé.

«Une chasse aux sorcière»

Interrogé par le site web de la chaine de télévision locale BBC, l’un des administrateurs des écoles mises en cause, David Hughes, a tout nié. Le responsable a plutôt accusé le gouvernement britannique de mener une «chasse aux sorcières» dans les écoles de la ville, affirmant qu’en 15 ans à Park View School, il n'avait jamais été confronté «à la moindre plainte pour extrémisme».

Le ministre est, dans tous les cas, déterminé à  sanctionner les établissements scolaires où «le conservatisme religieux fait obstacle à l'apprentissage et à une scolarité équilibrée» et à remplacer les dirigeants de ceux qui seraient épinglées, a fait savoir le Sunday Times.

Ces mesures font, par ailleurs, suite aux déclarations prononcées au début du mois par le Premier ministre David Cameron, qui a promis la fermeté sur ce sujet. «Nous n'accepterons pas qu'une école puisse être gérée par des extrémistes ou puisse promouvoir des idées extrémistes. (…) Nous ne pouvons pas laisser cela se produire dans notre pays», avait-il déclaré lors d'une visite à Birmingham. Dix députés de Birmingham ont également exprimé leur inquiétude à propos de ces soupçons, via dans une lettre adressée récemment au ministre de l'Education.