Il y a des signes qui ne trompent pas. Même si les déclarations se sont multipliées pour revenir à de meilleurs sentiments, Paris et Rabat sont toujours en froid. Les plaintes déposées contre sur le patron de la Direction Générale de Sûreté Territoriale (DGST), Abdellatif Hammouchi pour des allégations de torture, et les propos attribués à Gérard Araud, ambassadeur français à l’ONU, qui aurait qualifié le Maroc de «maîtresse» de la France, sont encore une pilule difficile à avaler du côté marocain.
Malgré les tentatives d’apaisement déjà notées du côté français, le Maroc qui avait suspendu toute coopération judicaire avec la France, continue de maintenir la ligne dure. Mais, celle-ci pourrait bientôt être revue. La France compte remplacer son ambassadeur auprès de l'ONU par Jacques Audibert, directeur général des affaires politiques de sécurité au ministère français des Affaires étrangères, indique Atlasinfo qui cite des sources françaises. Cela pourrait constituer le premier grand signe de la reprise des bonnes relations entre les deux pays.
Un rapport commandité par Rabat blanchit Hammouchi
Déjà tout récemment, une délégation composée du «Directeur des Français à l’étranger», Christophe Bauchard, et de deux «importants directeurs» du ministère de la Justice s’est rendue au Maroc pour poursuivre le «travail en cours afin de surmonter les dysfonctionnements et les malentendus, et pour le rétablissement de la coopération judiciaire bilatérale». Même si Paris veut tourner la page du mini conflit diplomatique, la tâche s’annonce difficile pour concilier les intérêts des deux parties.
En tout cas la France a essayé rapidement de dégonfler l’affaire. Dès début mars, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait apporté des clarifications, reconnaissant les dysfonctionnements dans la façon dont les choses ont été ordonnées. Laurant Fabius avait aussi présenté ses excuses à son homologue marocain Salaheddine Mezouar contrôlé à l’aéroport Charles De Gaulle.
Même si pour l’instant, la coopération judiciaire n’est pas encore rétablie, le Maroc avait rejeté d’emblée les allégations de tortures contre Hammouchi et avait porté plainte en France contre les initiateurs des plaintes. Mieux, le royaume a fait appel à une société française mondialement réputée ayant déjà travaillé sur des photomontages de propagande nord-coréens et sur des clichés de la guerre en Syrie. Après s’être penchée sur la question, la société a établi un rapport de 17 pages qui remet en question les allégations contre le patron de la DGST. Elle estime, selon le Journal du Dimanche, que «les photos des deux plaignants, censées prouver qu’ils ont été torturés, sont +douteuses +» et ont été +retravaillées+».