Cosmétique halal : Le Maroc prépare son entrée dans le marché mondial

Aujourd’hui s’est ouvert à Paris, le salon international du Halal. Si les produits alimentaires dominent dans les stands, une autre catégorie y a cependant toute sa place, le cosmétique. Le Maroc n’y participe pas, mais s’active de son côté pour ouvrir la porte de ce marché à ses industriels.

Une norme bientôt mise en place

Le premier pas a été récemment franchi avec l’adoption du projet de norme marocaine (NM 08.0.802) relatif aux produits cosmétiques et d’hygiène corporelle halals. Le document a, en effet, été récemment approuvé par la commission nationale de normalisation des aspects halals, relevant de l’Institut marocain de normalisation (Imanor), annonce ce dernier dans un communiqué.

Pour élaborer son projet, Imanor s’est inspiré des normes en vigueur dans des pays islamiques tels la Malaisie, la Turquie, le Pakistan et les Emirats arabes unis. Le projet prend également en compte les recommandations de l’Institut de Normalisation et de Métrologie des pays Islamiques (SMIIC). Cette norme définit «les exigences de cas et les directives pratiques» que doivent satisfaire les industriels et les commerçants de produits cosmétiques halals, conformément aux édits religieux, indique la même source. Toute la chaine de production est concernée et toutes PME et grandes entreprises devront s’y soumettre.

«Positionner l’industrie nationale dans ce créneau porteur»

Le but pour les autorités est de permettre aux entreprises marocaines d’accéder sans difficultés aux marchés qui exigent ce type de norme, afin qu’elles puissent en saisir les opportunités. «Imanor s’est d’abord intéressé au halal des produits alimentaires. Mais quand nous avons participé à des salons à l’étranger, nous avons constaté que les produits cosmétiques avaient une place importante dans le marché international du halal», explique à Yabiladi Mekki Kabbaj, responsable du département Production de normes chez Imanor.

Il espère que l’entrée en vigueur d’une norme au Maroc «positionnera l’industrie nationale sur ce créneau porteur» dans les pays musulmans en général, mais aussi en Asie et en Russie. D’autant qu’ «il y a un grand marché à l’export», souligne-t-il. D’après les chiffres communiqués par Imanor, les ventes annuelles de cosmétiques halals varient entre 5 et 14 milliards de dollars, soit environ 40,7 à 114 milliards de dirhams.

L’enquête publique déjà lancée

D’après M. Kabbaj, le projet de norme a entamé sa deuxième étape, celle de l’enquête publique. L’adoption par Imanor est en effet suivie d’une enquête visant la validation du contenu du projet par toutes les parties prenantes. Il s’agit des industries intéressées par le cosmétique halal, le ministère de la Santé, celui des Affaires islamiques, le Haut comité des oulémas, ainsi que les laboratoires. «La participation de ces derniers est très importante, car il est demandé de respecter les bonnes pratiques de fabrication», souligne M. Kabbaj.

L’enquête publique sera clôturée le 10 mai prochain, après quoi, le projet de norme devrait être homologué. La publication au Bulletin officiel permettra aux professionnels marocains de concrétiser leurs projets à l’international.

L’adoption de la norme halal pour les produits alimentaires avait donné un coup de pouce aux exportateurs. Cependant, l’interdiction de ces produits en provenance du Maroc sur certains marchés et notamment en Europe, premier partenaire économique du royaume, les laissaient sur leur faim. Les produits cosmétiques étant quelques peu différents, reste à espérer qu’ils ne subissent pas le même sort.