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Grand Angle

Où va le Maroc politique ?

Une conférence politique , tenue vendredi, 23 avril à Casablanca à l’initiative du Centre d'études et de recherches Lahcen Lyoussi était l'occasion de prendre le pouls des leaders politiques marocains. De nombreux représentants des grands partis politiques traditionnels étaient présents, de nombreuses critiques ont été proférées – mais sans apporter de réels remèdes au malaise structurel qui touche le Royaume aujourd'hui.

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A l'image de cette urne presque vide, les Marocains ne s'intéressent que peu à la politique aujourd'hui.
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«Au vu des résultats lors des dernières échéances électorales et les le scrutin communal 2009, nous sommes amenés de croire que les citoyens prennent leurs distances par rapport à la chose politique et n’accordent qu’une attention toute relative à ce qui devrait être, en principe, une véritable consécration de la gestion participative et de la démocratie», indiquait Mohamed Ouzine, coordinateur de la manifestation.

Comment alors expliquer le processus de «dépolitisation» des Marocains ? Quels sont les facteurs à l’origine du blocage ? Est-ce dû à l’absence de référentiel politique et au faible encadrement des partis ? Où tout simplement le tribut à payer pour l’instauration progressive d’une démocratisation en marche ?

Pour Lahcen Daoudi (PJD), «tout est fait pour que les citoyens se désintéressent de la politique. Comment voulez-vous conscientiser des populations entières alors que des politiques optent pour l’achat des voix comme argument politique et à des alliances irrationnelles pour préserver des privilèges? Tant que l’on n’inversera pas la tendance, tant que l’on méprisera les citoyens, rien ne changera. Le diagnostic est clair et les maux identifiés. Que veut-on maintenant ?», tonne-t-il.

Même son de cloche dans le discours de Mohamed Aujar (RNI) pour qui «l’action politique est en panne. Le fait d’avoir dénaturé l’acte de voter est terrible. Le citoyen ne reviendra aux urnes que le jour où il sera convaincu que son bulletin de vote peut influer sur son environnement et son quotidien». Quand à Saâd Alami (Istiqlal), ministre en charge des relations avec le Parlement, il préconise «la mise en place d’une charte politique et morale de la démocratie».

Quid d’une charte morale dans la démocratie ? Bref. Trois heures de débats et d’échanges entre invités et la salle n’auront pas été suffisants pour trouver un remède efficace au mal structurel qui touche le champ politique et qui favorise l’inaction.

En guise de clôture, bras dessus bras dessous, tous se sont donnés rendez-vous pour la tenue des élections législatives en 2012. Comme si de rien n’était. Comme si la fatalité était de mise. Comme une aveu d’impuissance à ciel ouvert. Comme si la politique ne servait à rien, si ce n’est à exister et à bénéficier de statut de privilégiés et à profiter de privilèges.

Triste représentation théâtrale !

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