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L'OCP affine ses ambitions : pipeline, port de Safi, nouvelles unités d'engrais, Afrique...

L’OCP s’apprêtent à rentrer dans une phase importante de son plan stratégique 5 ans après son lancement. Même si Standard & Poor’s vient de lui attribuer une note à perspective négative, Fitch par contre lui confère une perspective stable, l’estimant capable de relever ses défis. Ce qui cadre plutôt avec la logique du groupe qui prépare la mise en service incessante de son pipeline et avance sur le chantier du port phosphatier de Safi.

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Pour la première fois, l’Office chérifien des phosphates (OCP) vient d’être noté par Standard and Poor’s qui lui a attribué un BBB- avec une perspective négative. L’agence britannique justifie cela, entre autres, par la forte variabilité des profits du secteur des phosphates, alors que l’Office a lancé un programme très ambitieux d’investissement.

Mais avant, jeudi 3 avril, c’est l’agence Fitch Rating qui notait le leader mondial des phosphates. Elle lui a également attribué un BBB-, mais cette fois avec une perspective stable, estimant le groupe à même de «maintenir ses fondamentaux en accord avec son rating jusqu’en 2016, malgré la volatilité des prix et les lourds investissements requis». Et c’est plutôt dans cette démarche optimiste que s’inscrit le groupe, au regard de la manière dont il manage son développement. Un plan stratégique qui avance d’ailleurs vers la dernière phase de son accomplissement, cinq après sa mise en œuvre.

En 2008 en effet, l’OCP avait lancé une stratégie à l’horizon 2020 soutenue par deux projets phares : la construction d’un port phosphatier à Safi et celle d’un pipeline reliant les mines phosphatières de Khouribga au complexe industriel de Jorf Lasfar. L’un des objectifs principaux étant de doubler, à terme, la production du groupe.

Le pipeline incessamment opérationnel

Les travaux du premier projet ont été lancés en avril 2013 et l’OCP se prépare actuellement à la mise en service du second. Sur place, les derniers tests avant l’exploitation du pipeline sont en cours de finalisation. L’OCP attend beaucoup de ce projet qui a nécessité une enveloppe de 4,5 milliards de dirhams. Selon les explications à la presse du PDG, Mustapha Terrab, le pipeline permettra une réduction considérable de l’impact environnemental des activités de l’Office, tout en réalisant un gain d’énergie de 1 000 GWh et près de 3 à 4 millions de m3 d’eau par an. Et les atouts de ce megaprojet ne s’arrêtent pas là. Grâce à cette technologie, l’OCP pourra éviter l’émission de 900 000 tonnes de CO2.

En outre, le leader mondial des phosphates pourra augmenter sa production à 38 millions de tonnes par an, contre 18 millions de tonnes actuellement dans la région de Khouribga. Et ce, tout en réduisant les coûts de transport. Par ailleurs, les installations du pipeline traversent 23 communes rurales et une commune urbaine et sont entièrement enterrées sur une profondeur de 2 mètres, «pour ne pas empêcher l’exploitation des terres agricoles en surface», expliquait M. Terrab dans une interview accordée à Jeune Afrique.

20 milliards d’investissement en 2014, un projet d’usine finalisé cet été

Il est vrai qu’en 2013, le leader mondial des phosphates a subi la conjoncture, avec notamment la baisse de la demande indienne – gros client d’engrais - due à la dévaluation de la roupie par rapport au dollar, mais aussi la montée en puissance des exportations chinoises. Cela s’est traduit par une baisse du chiffre d’affaires de 21% à 47 milliards de dirhams. Mais comme signalé il y a quelques mois, l’Office a réitéré cette semaine son optimisme par rapport aux futures demandes en engrais phosphatées, en raison de «l’augmentation des superficies des plantations» à travers le monde.

Malgré cette confiance affichée, l’OCP ne veut pas s'endormir pour autant sur ses lauriers. Il a ainsi décidé de maintenir, pour 2014, le même budget d’investissement engagé l’an dernier : 20 milliards de dirhams. Une partie de cet argent servira à poursuivre les travaux de construction de quatre nouvelles unités industrielles sur le site Jorf Lasfar. L’une d’elle, dotée d’une capacité de production d’1 million de tonnes d’engrais phosphatés destinées au marché africain, sera opérationnelle cet été, apprend-t-on sur Medias24. De plus d’ici 2016, d’autres unités verront le jour.

Par ailleurs, l’OCP affiche de grandes ambitions pour chacun de ses projets. Avec le port de Safi, à titre d’exemple, il se veut acteur du changement pour le pays. Le phosphatier marocain défend ainsi un projet de pavillon marocain pour le transport maritime et un aménagement du territoire qui reliera l’Est à l’Ouest du royaume. «Il faut arrêter de construire des axes ferroviaires et autoroutiers Nord-Sud. Il y a aussi une connexion Est-Ouest à renforcer», a déclaré Mustapha Terrab dans les colonnes du journal Le Matin. Le but pour l’Office est de donner à Safi «toute sa dimension économique», a-t-il dit. Maintenant que le leader mondial des phosphates intéresse de près les agences de notation internationales, il est condamné au succès de sa nouvelle stratégie.

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