Risque pays : L'exception marocaine illustrée par une carte de Der Spiegel

La majorité des pays européens et du pourtour méditerranéen présente un risque d'instabilité plus ou moins élevé suite la crise ukrainienne selon un journal allemand. Sur 24 pays au total, seuls quatre font exception : le Monténégro, l’Arménie, Israël et le Maroc. C’est ce qu’affirme l’hebdomadaire Der Spiegel dans une analyse faite sur le sujet.

Et pour cause, la crise qui sévit actuellement en Ukraine, ainsi que le ralliement de la Crimée à la Russie se sont rajoutés aux conflits et instabilités notamment en Serbie, Syrie, Turquie, Jordanie et dans une partie de l’Afrique du Nord. L’Union européenne qui a lancé, en 2004, une politique de voisinage afin d'encourager des relations plus étroites avec les pays limitrophes, se retrouve quasi encerclée par des foyers de conflits ou fort susceptibles d’y être sujets. Pourtant, l’objectif de cette politique est de promouvoir la prospérité, la stabilité et la sécurité dans ces régions, tout en créant une zone de libre-échange commune.

Qu'est-ce qui fait la force du Maroc ?

L’hebdomadaire a réalisé une cartographie illustrative de la situation de l’UE face à ses voisins. Et le constat est immédiat. Mais s’il y a une chose qui pourrait déplaire aux Marocains, c’est de voir la carte du royaume représentée sans la partie ouest du Sahara. Une fois de plus, la problématique de la représentativité de la carte du Maroc refait surface. Toutefois, Der Spiegel explique comment le pays arrive à tirer son épingle du jeu.

D’après lui, la politique menée par le roi «a réussi à supprimer les mouvements de protestations avec un mélange de concessions et de pression». Sur le plan économique en outre, l’hebdomadaire allemand estime que le royaume pourrait tirer profit de l’instabilité que connaissent les autres pays d’Afrique du Nord. Actuellement, «les investisseurs et touristes préfèrent aller au Maroc que chez ses voisins en situation d’instabilité», note-t-il.

La stabilité dont jouit le Maroc permet l’avancée de ses relations avec l’UE et ce, à tous les niveaux. Un aspect que l’UE a d’ailleurs souligné dans son dernier rapport, même si elle a critiqué le fait que les réformes démocratiques inscrites dans la Constitution de 2011 « tardent à se concrétiser». Cela n’empêche cependant pas les deux parties de poursuivre leur coopération en toute sérénité. D’ailleurs le 7 avril prochain, devrait s’ouvrir - à Bruxelles - le 4ème round des négociations sur l’accord bilatéral de libre-échange complet et approfondi (ALECA).