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Assises de l’industrie : Une nouvelle stratégie pour créer des « écosystèmes performants »

Le ministre marocain de l’industrie a présenté hier en présence du roi Mohammed VI son plan de développement industriel en marge des Assises de l’industrie. Principale annonce : la création d’un Fonds de développement industriel dotée de 20 milliards de dirhams d’ici 2020 et  la signature 14 conventions pour créer de grandes unités industrielles, favoriser la formation et l’investissement. Un «Task force» pour l’Afrique entre également en ligne de compte.

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Le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy a exposé sa nouvelle vision pour le développement industriel à l’occasion des Assises de l’industrie tenues hier à Casablanca en présence du roi Mohammed VI. C’était l’occasion pour le ministre de présenter sa nouvelle stratégie industrielle marquée par une avalanche de nouveaux concepts tels que les «écosystèmes performants» et la «dynamique auto-soutenable». Ces écosystèmes permettront ainsi aux industriels de gagner en termes de compétitivité.

Mais la principale nouveauté de ces assises est la création d’un FDI ou Fonds de Développement Industriel qui sera financé à hauteur de 20 milliards de dirhams à l’horizon 2020. Ce Fonds sera un outil censé traduire sur le terrain les visions figurant dans la nouvelle stratégie. En quelque sorte, c’est le «bras armé financier» de celle-ci, souligne Elalamy. En outre, la nouvelle stratégie vise à protéger l’économie marocaine à travers l’augmentation des exportations et la réduction des importations. Ceci permettra donc de réduire le grand déficit commercial d’où la nécessité de produire plus pour les industries.

500 000 emplois supplémentaires d’ici 2020

Le pari semble énorme mais est faisable à en croie le ministre. Cette stratégie vise aussi à créer 500 000 nouveaux emplois d’ici 2020, dont la moitié via les investissements directs étrangers (IDE). «Ces objectifs sont réalistes», souligne-t-il sur JeuneAfrique. «D'autres pays y sont arrivés avant nous. Il n'y pas de raison pour qu'on ne réussisse pas à notre tour». Il faut le dire que l’accroissement des IDE est l’un des objectifs du Maroc qui ambitionne de faire aussi bien que des pays comme la Turquie dans ce domaine à travers une «culture du contrat» et du «Deal making».

Avec le pari des 500 000 emplois, la contribution de l’industrie sur le PIB passerait alors de 14% actuellement à 23% en 2020. La création des emplois supplémentaires sera possible grâce à la création de plus d’unités de production d’où la nécessité de trouver du foncier. Le ministre table sur 1 000 hectares d’ici 2020. Ces grandes unités industrielles seront accompagnées par des mesures correctives afin de parvenir à l’optimisation de leur mise en œuvre. C’est dans ce cadre que le concept «agir au quotidien» entre en ligne de compte.

14 conventions signées

Autre élément phare de cette stratégie industrielle, 14 conventions ont été signées entre le gouvernement, les filières industrielles, le patronat et les banques. Ces conventions concernent la formation, le financement, les projets d’investissement directs étrangers concrets. La première porte sur le financement du plan de développent industriel 2014-2020 et la deuxième sur le développement des écosystèmes et des filières industrielles.

Quant à la troisième convention, elle concerne l’offset industriel, c’est-à-dire la compensation industrielle avec 20% de la commande publique réservée aux petites et moyennes entreprises nationales. La convention suivante est relative à l’amélioration de la compétitivité des entreprises alors que la cinquième concerne l’intégration du secteur informel et l’accompagnement des très petites entreprises (TPE).

Les sixième et septième conventions portent respectivement sur la dynamisation des Chambres professionnels pour un meilleur accompagnement des PME/TPE et sur l’amélioration du climat des affaires et au renforcement de la vocation africaine du Maroc. Les deux conventions suivantes concernent, d’une part, le renforcement des partenariats, l’internationalisation des entreprises et la promotion des exportations, et d’autre part, l’appui aux projets d’investissement et à la formation dans le secteur de l’aéronautique.

En ce qui concerne la dixième convention, elle porte sur la mise en place des «écosystèmes performants» alors que la onzième a été consacrée à l’investissement dans les industries chimiques, para chimiques et pharmaceutiques. Enfin les trois dernières conventions concernent l’investissement dans le secteur textile, le foncier industriel et l’amélioration de la compétitivité de l’Offshoring.

Intégration de l’Afrique dans toutes les stratégies

Le Maroc compte aussi intégrer le continent africain dans toutes les stratégies industrielles. Le climat des affaires et l’attractivité du royaume le permettent, d’où la nécessité de créer un groupe de travail qui s’occupera de ce chantier. Un task force sera mis en place pour élaborer une stratégie d’amélioration de l’intégration. Une convention a été signée dans ce sens.

Une autre a été paraphée entre le département d’Elalamy et la Chambre du Commerce et d’industrie du Maroc en Côte d’Ivoire. Celle-ci vise à mutualiser les efforts de développement des relations économiques mais aussi le renforcement des investissements marocains dans le pays ouest africain, tout en permettant des échanges entres les hommes d’affaires des deux pays. 

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