Dans les prochains jours, le secrétaire général des Nations-Unies devra présenter un nouveau rapport sur le Sahara occidental. Une perspective qui provoque visiblement des inquiétudes chez les autorités marocaines. Preuve en est la lettre qu’a adressée, hier, le ministre des Affaires étrangères à Ban Ki-moon. Dans celle-ci, Salaheddine Mezouar affirme que «depuis l’adoption de la résolution 2099 en avril dernier, le Maroc a honoré l’ensemble de ses engagements et pris des mesures qui vont bien au-delà de celles recommandées par cet Organe, notamment en matière des droits de l’homme».
En 2013, Ban Ki-moon était pour un mécanisme indépendant
Pour le chef de la diplomatie, le futur rapport du SG de l’ONU devra «dans son contenu, sa tonalité et ses recommandations tenir dûment compte des mesures prises» par le royaume. Salaheddine Mezouar cite notamment la décision prise par le gouvernement Benkirane «de réagir à toutes les plaintes soumises par le CNDH, notamment celles émanant de ses deux commissions à Laâyoune et Dakhla dans un délai maximum de trois mois».
Reste à savoir si le fonctionnaire onusien prendra en compte, lors de la rédaction de son rapport, du message du ministre des Affaires étrangères. Le Maroc ne part avec les faveurs des pronostics. Pour mémoire, dans son rapport de l’année dernière Ban Ki-moon s’était prononcé ouvertement pour l’instauration d’un mécanisme indépendant chargé de la supervision de l’épineuse question des droits de l’homme dans la région.
«Compte tenu des rapports réguliers sur les violations des droits de l’homme, la nécessité d’une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental devient de plus en plus urgente», avait-il indiqué. Récidivera-t-il cette année. La réponse sera connue dans les prochains jours.
Le Polisario ne rate pas non plus l’occasion pour mettre la pression sur Ban Ki-moon. Le 10 mars dernier, le chef du Polisario, grand amateur des relations épistolaires, avait adressé une énième lettre au secrétaire général de l’ONU. La missive de Mohamed Abdelaziz était bien entendu consacrée dans son intégralité à de prétendues violations des droits de l’homme commises par les forces marocaines dans la région.