De retour du Koweït où il a conduit la délégation marocaine au sommet de la Ligue arabe, le chef du gouvernement a repris ses activités partisanes. Hier après-midi à Kenitra, il a présidé le lancement de «la Caravane de la Lampe», menée du 27 au 30 mars par le groupe parlementaire du PJD. Une occasion idoine pour Abdelilah Benkirane d’attaquer ses opposants que ce soit dans les partis politiques ou dans les médias.
Encore une fois la ligne éditoriale de 2M dérange le leader du PJD
Lors de ce même meeting, la direction de 2M a eu le droit à son lot des critiques. Devant ses fidèles, le secrétaire général du PJD a dénoncé, encore une fois, la «chaîne de l’Etat», une allusion plus que transparente à 2M, qui «voue une hostilité à l’expérience gouvernementale» qu’il dirige depuis deux ans. Il a cité pour preuve, le traitement qu’a été réservé la veille par le service d’information de la chaîne à la grève de deux jours, les 26 et 27 mars, décrétée par la Fédération nationale des boulangeries et pâtisseries au Maroc.
Il est vrai que sur cette question, les deux parties ne sont pas sur la même longueur d’onde. Alors que 2M a qualifié le mouvement social de «réussite», selon Benkirane, le taux de participation n’a même pas dépassé les 11%. Quelques heures auparavant, son ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi avait souligné, lors d’un point de presse à l’issue de la réunion hebdomadaire du conseil du gouvernement, que «ce mouvement n’a été suivi que par 14 à 16% des professionnels au premier jour et 11% le matin du second jour».
Des diplômés sans emploi font irruption au meeting
Ce nouvel incident entre le SG du parti de la Lampe et 2M n’est qu’un nouvel épisode dans la longue série des divergences entre les deux camps. Les tensions ne sont d’ailleurs pas récentes et remontent à bien avant la désignation de Benkirane, le 29 novembre 2011 à Midelt, par le roi Mohammed VI pour former le 33ième gouvernement marocain.
Par ailleurs, l’allocution du chef du PJD a été interrompue par l’arrivée d’invités indésirables. Une dizaine de diplômés sans emploi ont investi le lieu de la rencontre. Habitué à ce genre de manifestants, le chef du gouvernement a continué son intervention en dépit des slogans scandés par les jeunes. Mieux encore, il a accentué ses critiques contre ses opposants, affirmant qu’il «n’a pas peur» de leurs manœuvres que ce soient par «des protestations dans la rue» ou sous formes d’articles dans les médias.