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Grand Angle

Ex-mineurs de Noyelles-Sous-Lens : la lutte sera longue

Pour revendiquer des droits dont ils s’estiment spoliés, ces Marocains venus en France pour travailler dans les mines avaient organisé un sit-in depuis la semaine dernière. Sur ordre d’un tribunal de la région, ils doivent maintenant évacuer, sans que leurs doléances aient trouvé oreille attentive.

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«En tout, je touche 600 euros par mois de retraite, dont 450 de mines. J'ai un loyer de 412 euros, je dois le payer depuis que mes enfants ont grandi, et que le loyer n'est plus couvert par l'Aide au logement», tel est le témoignage de l’un de ces ex-mineurs marocains, relayés par le quotidien français Libération.

Depuis le 13 avril plusieurs dizaines de ces mineurs retraités campent au siège de l’Agence nationale de garantie des droits des mineurs (ANGDM), à Noyelles-Sous-Lens. Après plusieurs années passées dans le noir des houillères de France, ils sont pour la plupart, menacés d’expulsion, et vivent d’une pension misérable.

Encore en activité, leur statut de mineur leur conférait logement et chauffage gratuit. Passés à la retraite, leurs collègues des mines, Français, ou ressortissants européens, ont gardé ce droit. Certains ont même pu convertir ces avantages en nature, et se sont vu offrir un capital qui leur a permis de racheter leur logement. Mais pas les mineurs marocains.

C’est donc pour protester contre cette injustice et tant d’autres, que ces anciennes «gueules noires» se sont réunis depuis la semaine passée,  au siège de l’agence qui était censée garantir leurs droits. L’ANGDM s’est contentée de saisir le tribunal de Béthune, qui a ordonné aux manifestants de lever le camp, révèle France 3 sur son site internet.

Les anciens mineurs ne l’entendent cependant pas de cette oreille, et auraient décidé de poursuivre le mouvement initié il y a une semaine, à en croire le quotidien régional La Voix Du Nord. Selon la même source, une rencontre avec la direction centrale de l’ANGDM aurait été proposée pour ce vendredi, l’offre a été rejeté, car conditionnée par le départ des manifestants.

En attendant, le dénouement de ce dossier, les mineurs de Noyelles ont déjà rallié plusieurs âmes à leur cause. Un défilé de soutien a ainsi été organisé dans les rues de la ville de Lens, par des mineurs marocains de cette ville. Leur nombre a été estimé à quelques 300, rapporte La Voix Du Nord.

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