« El Rayo » : Un MRE d’Espagne (filmé) rentre en tracteur au Maroc

Hassan Benoudra arrive enfin au Maroc. Hassan est Marocain. Immigré pendant 13 ans en Espagne, il a décidé de rentrer au Maroc en 2011, faute de travail en pleine crise économique espagnole, avec un tracteur d’occasion. Sa fabuleuse histoire, Fran Araújo et Ernesto de Nova, l’ont filmée au moment même où elle se déroulait et la livre dans «El Rayo».

Le film sera diffusé pour la première fois au Maroc à Tanger, samedi 28 mars à la cinémathèque de Tanger, à 19h, et à Tétouan lundi 31 dans le cadre de festival 14,4 kilomètres : dialogue entre les 2 rives. «Nous espérons que [les Marocains] aimeront le film parce qu’il a été fait avec beaucoup de respect et d’affection», souligne Fran Araujo.

Entre documentaire et fiction, le film raconte son épopée, au volant du tracteur, traversant le sud de l’Espagne où il travaillait pour atteindre le Maroc où vit sa famille. Les deux réalisateurs, Fran Araújo et Ernesto de Nova ont décidé de suivre Hassan Benoudra en apprenant qu’il voulait acheter un tracteur d’occasion. «Nous savions que Hassan voulait acheter un tracteur à la tante d’Ernesto. Pour nous, c’était un sujet très puissant. Une odyssée spéciale comme celle d’un Don Quichotte moderne qui a tout fait pour venir en Espagne et qui se bat encore pour retourner chez lui», explique Fran Araujo à Yabiladi.

Impossible de rentre les mains vides

Hassan, acteur au double sens du terme, choisit d’acheter ce tracteur pour le conduire jusque chez lui, mais aussi parce que «la chose la plus importante pour un immigrant est de revenir chez lui avec quelque chose [...] Il est très difficile de revenir les mains vides, rappelle Fran Araujo. C’est l’idée principale du film. Hassan a acheté un tracteur pour réaliser son retour au Maroc.»

En chemin, l’homme rencontre bien des écueils, comme des obstacles à franchir. Il doit notamment faire face à la guardia civil qui lui explique qu’il ne peut pas aller jusqu’au Maroc avec un tel véhicule ou qui lui demande des papiers qu’il n’a jamais eu puisqu’il est entré irrégulièrement en Espagne, plus de 10 ans auparavant. «Je pense que les difficultés sont plus personnelles et économiques que politiques», tempère Fran Araujo. Pour lui, l’essentiel du problème de Hassan réside dans une idée : ne pas revenir les mains vides.

Hassan Benoudra a franchi chaque difficulté et livre une histoire optimiste. «Vous devez voir le film pour comprendre pourquoi il est optimiste. Le film est optimiste parce que Hassan est optimiste. Il est un combattant, un survivant, et il fait face à tous les problèmes avec une façon d’être très particulière», assure le co-réalisateur.

Bande annonce du film "El Rayo"