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France : Deux policiers mis en examen, deux ans après la mort de Wissam El-Yamni

Il y a quelques semaines, un premier policier  a été mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner», dans le cadre du décès en janvier 2012 de Wissam El Yamni. Le deuxième policier impliqué vient, lui aussi, d’être mis en examen. Si cela représente une avancée pour la famille du défunt marocain, une seule chose la préoccupe cependant : découvrir la vérité sur une mort truffée de zones d’ombre.

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France : Deux policiers mis en examen, deux ans après la mort de Wissam El-Yamni
France : Deux policiers mis en examen, deux ans après la mort de Wissam El-Yamni

Plus de deux ans après le décès de Wassim El Yamni, un chauffeur franco-marocain de 30 ans mort après avoir été interpellé dans des conditions controversées, l’affaire commence à s’accélérer. Le deuxième policier qui l’avait transporté au commissariat suite à son interpellation, a été mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Il s’agit de «celui qui était à l'avant du véhicule», a précisé au Monde, mardi 18 mars, Me Jean-Louis Borie, l'un des deux avocats de la famille El-Yamni. Cela était pressenti depuis début mars, après la mise en examen, le 24 février dernier pour le même motif, du policier qui était à l’arrière du véhicule lors des faits.

Il faut élucider les zones d’ombre

Pour rappel, Wissam El Yamni a été violemment interpellé dans la nuit du 31 décembre 2011 au 1er janvier 2012 à Clermont-Ferrand. Pris d’un malaise à la suite de ces événements, le jeune homme tombe dans le coma et décède neuf jours plus tard. Des photographies de son cadavre avaient montré un serrage au niveau du cou. Mais les deux rapports d’expert effectués ont avancé des conclusions sensiblement différentes.

Le premier émettait l’hypothèse du «pliage», une technique de maitrise qui consiste à maintenir un homme tête penchée sur les genoux. Une pratique à laquelle les policiers auraient eu recours afin de contenir Wissam pendant le trajet vers le commissariat, en raison de son agitation, due à une consommation de stupéfiants.

La famille El Yamni, pas convaincue, avait réclamé une contre-expertise, laquelle a estimé que le pliage «n’expliquait pas tout». De plus, les avocats de la famille ont toujours insisté sur la présence de traces visibles au niveau du cou de Wissam et la faiblesse des doses de stupéfiants (retrouvées dans son organisme suite à la pré-autopsie) pour justifier «l’altération comportementale» du jeune marocain. Le 7 mars dernier, le premier policier mis en examen a reconnu avoir appliqué un pliage sur Wissam durant le trajet en voiture, mais sans plus, rapporte Le Monde.

Pour Me Borie, ces deux mises en examens marquent certes «un tournant dans l'enquête, qui va évoluer», mais de nombreuses «zones d’ombre» subsistent et doivent être élucidées. Ce que la famille a toujours revendiqué, déplorant la lenteur de l’enquête.

«La famille veut savoir avec précision ce qui s’est réellement passé»

Pour les El Yamni, le coup est assez dur. Ils n’ont pu avoir le corps de Wissam que six mois après son décès. Son inhumation au Maroc en juin 2012 ne mettait pas fin au chagrin de cette famille dévastée par la douleur. La mise en examen des deux policiers est une avancée pour eux mais, «nous, on est plus intéressé par la vérité», indiquait, il y a quelques semaines sur France Bleu, Farid El Yamni, le frère du défunt. «Ce qui intéresse la famille de Wissam, c’est la vérité. Elle veut savoir avec précision ce qui s’est réellement passé», a expliqué Me Borie.

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